05/06/09

Obama s’engage à renforcer les liens scientifiques avec le monde musulman

Barack Obama lors de son discours à l'Université du Caire Crédit image: Flickr/The Official White House Photostream

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L’engagement des Etats-Unis envers la diplomatie scientifique dans le monde en développement a été réaffirmée et clarifiée hier (4 juin), le Président Barack Obama énonçant un programme scientifique lors de son allocution historique prononcée à l’Université du Caire en Egypte.

Dans ce discours centré sur les relations entre les Etats-Unis et les communautés musulmanes autour du monde, Obama a témoigné plusieurs fois de son engagement à développer des initiatives dans les domaines scientifique et technologique dans le cadre de sa vision pour la promotion de la paix.

Il a promis de mettre sur pied un nouveau fonds d’appui au développement de la science et de la technologie dans les pays à majorité musulmane, afin de faciliter le transformation d’idées en applications commerciales et en création d’emplois.

Par ailleurs, il s’est engagé à ouvrir des centres d’excellence scientifique en Afrique, au Moyen-Orient, et en Asie du Sud-Est et de nommer des "envoyés scientifiques" chargés de collaborer sur des programmes de développement de nouvelles sources d’énergie, de création d’emplois verts, de numérisation des archives, de purification de l’eau et de culture de nouvelles plantes.

Les programmes d’échanges universitaires auront également un rôle à jouer dans ce qu’il a qualifié de "nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans du monde".

"Sur le plan de l’éducation, nous allons développer d’avantage les programmes d’échanges et augmenter le nombre de bourses comme celle qui, jadis, avait amené mon père aux Etats-Unis, tout en encourageant plus d’Américains à étudier dans des communautés musulmanes," a-t-il ajouté.

Hassan Moawad Abdel Al, ancien président de la Cité Moubarak pour la Recherche scientifique et les Applications technologiques d’Alexandrie en Egypte, s’est réjouit de ce programme qu’il a qualifié "d’étape importante sur le long chemin de la création d’un partenariat entre les Etats-Unis et le monde islamique qui soit fondé sur la science".

Il affirme espérer voir un assouplissement des contrôles "sans précédent" auxquels sont soumis les étudiants issus du monde musulman désireux de poursuivre leurs études aux Etats-Unis.

Depuis les attaques lancées par al-Qaeda à New-York le 11 septembre 2001, explique-t-il, de nombreux étudiants et chercheurs musulmans candidats à l’immigration aux Etats-Unis pour y poursuivre leurs études n’ont pu obtenir de visas.

Pour Athar Osama, spécialiste de l’innovation scientifique et fondateur de Muslim-Science.Com, "il s’agit certainement d’un pas important dans la bonne direction, mais probablement seulement d’un demi pas. Ceux qui sont familiers avec les processus budgétaire politiques des Etats-Unis sauront qu’il ne s’agit à ce stade que d’intentions".

"Le gouvernement américain doit à présent relever le défi de soutenir ces intentions avec une volonté réelle de les mettre en oeuvre, sans y adjoindre trop de conditions idéologiques, et en trouvant les fonds nécessaires."

"Si cela se réalise, les pays à majorité musulmane auront intérêt à en faire autant, et collaborer avec les Etats-Unis – et entre eux – afin d’optimiser l’impact que ces initiatives pourraient avoir sur le monde musulman." 

En Malaisie, selon Hassanuddeen Abdul Aziz de l’Université islamique internationale, une étude des tendances des mathématiques et de la science internationales, publiée en décembre 2008, montre que les pays islamiques accusent un retard sur les pays industrialisés dans l’enseignement des mathématiques et des sciences aux jeunes élèves.

"La mise en place d’un réseau d’apprentissage en ligne dans le cadre du nouveau partenariat éducatif entre les Etats-Unis et le monde islamique aura un impact positif sur la formation scientifique," suggère-t-il. "Notamment parce que le secteur de l’éducation dans la région du Golfe arabo-persique semble vouloir reproduire le modèle des universités américaines dans les domaines scientifique et technologique, fort du succès enregistré par les économies du savoir."