19/10/11

Des scientifiques arabes lancent un appel pour une recherche conjointe

Les participants à la réunion du Caire ont déploré l'absence de coordination en matière de recherche sur le développement durable Crédit image: Flickr/On The Go Tours

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[LE CAIRE] Les chercheurs arabes souhaitent que leurs pays entreprennent une recherche sur le développement durable qui soit coordonnée au niveau régional, et affirment que les politiques adoptées il y a presque 20 ans, après le sommet de la Terre de 1992 de Rio de Janeiro, au Brésil, ont largement échoué.

Lors d'un atelier organisé pour débattre des approches des chercheurs arabes par rapport à la Conférence des Nations unies Rio +20 sur le développement durable, qui se tiendra en juin prochain au Brésil, les scientifiques ont également exprimé des craintes que l'accent mis par la conférence sur l'économie verte puisse laisser la science sur la touche.

Environ 40 spécialistes des sciences naturelles, des sciences sociales et de l'ingénierie venant de pays arabes ont participé à l'atelier qui s'est tenu en Egypte, la semaine dernière (12-14 octobre), conjointement organisé par le Conseil international pour la science (CIUS) et l'UNESCO (L'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture).

Leurs conclusions, présentées à la réunion préparatoire intergouvernementale régionale de Rio +20 pour la région arabe, cette semaine (16-17 octobre) — qui s'est également tenue en Egypte — consistaient en un appel aux décideurs à reconnaître, à appuyer et à faciliter le travail des chercheurs de la région, et à faire un meilleur usage de leurs connaissances.

Pour Nazar Hassan, spécialiste principal des programmes au Bureau régional de l'UNESCO pour la science et la technologie dans les Etats arabes, au Caire, " depuis ces 20 dernières années, la communauté scientifique de la région arabe fait état de la promesse, vide de sens, qui avait été faite par les gouvernements en vue de parvenir au développement durable. Le cadre institutionnel mis en place n'a pas permis d'atteindre cet objectif".

Il fait allusion aux mesures prises après 1992 telles que la création de ministères de l'environnement dans certains pays arabes et du Conseil suprême de l'environnement et des sanctuaires naturels au Qatar.

Hassan affirme que les scientifiques appellent à un changement de mentalité qui aurait trois dimensions : la gestion des connaissances dans tous les secteurs économiques stratégiques en vue de permettre un passage aux technologies vertes ; des liens renforcés entre les chercheurs et les institutions scientifiques par le biais d'une meilleure gouvernance ; et une recherche socio-économique approfondie pour mieux comprendre les populations et le milieu ambiant.

Peter Bates, un responsable scientifique au CIUS, a déclaré : "D'après ce que je vois lors de cette réunion, il apparait que la région arabe compte de nombreuses compétences, mais elles sont fragmentées et mal utilisées ou insuffisamment soutenues par les décideurs".

Pour le professeur Boshra Salem, du département des sciences environnementales à l'Université d'Alexandrie, en Egypte, les scientifiques devraient s'opposer à la transformation du développement durable en une question essentiellement économique à la réunion de Rio +20.

L'Atelier régional sur la science et la technologie à l'intention des Etats arabes a été l'un des cinq ateliers régionaux pour l'Asie Pacifique, l'Amérique latine et les Caraïbes, l'Afrique et l'Europe, organisés par le CIUS.