22/10/09

Réduction du financement de la science en Afrique suite à la crise

Le financement de la science a subi les effets de la récession Crédit image: WHO/TDR/Crump

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[DURBAN], Les fonds d'appui aux projets du continent commençant à s'épuiser.,  l'Union africaine (UA) devra établir l'année prochaine un ordre de priorité entre ses projets .  

Cette semaine (20-23 octobre), Jean-Pierre Ezin, commissaire aux ressources humaines, la science et la technologie de l'Union africaine, a déclaré devant les délégués à la onzième conférence générale de la TWAS à Durban, en Afrique du Sud, que la crise financière internationale avait entraîné une réduction de certaines sources de financement.

« L'avenir est inquiétant pour tout le monde»,  a-t-il dit, ajoutant que " les 53 pays membres, les philanthropes, les pays riches et les organismes d'aide sont nos seules sources de financement ». La baisse des investissements directs et de possibles réductions de l'aide extérieure posent un énorme défi aux gouvernements africains.

Ezin a estimé que l'avenir dépendra de l'accent mis sur la coopération interafricaine tout en précisant que le projet de l'université panafricaine (voir Inauguration probable de l’Université panafricaine début 2010) était maintenu.

Naledi Pandor, ministre sud-africaine de la science, a déclaré que son pays disposait de fonds suffisants pour ses programmes scientifiques, tout en précisant que les financements étaient largement inférieurs à celles des années précédentes. Elle a précisé que son ministère avait supprimé des 'accessoires' tels que les fêtes et les voyages à l'étranger. L'une des réponses à la crise consistait à coordonner la recherche entre les différents ministères pour optimiser l'utilisation des ressources.

« Comme stratégie de sortie de la récession, nous voulons partager les ressources, les productions intellectuelles et explorer les possibilités de collaboration entre nos divers laboratoires. » Elle a ajouté que l'Afrique du Sud avait augmenté son appui financier aux élèves ingénieurs, preuve de sa détermination à développer les connaissances scientifiques malgré cette conjoncture défavorable.

D'autres pays ont fait part de leurs expériences.

C'est ainsi que Prithviraj Chavan, le ministre indien de la science, a relevé que malgré le ralentissement de l'économie indienne, victime de l'envolée des cours du pétrole, l'absence de la mousson, la grippe porcine et le terrorisme international, la science dans son pays n'avait pas été affectée.

« Les responsables politiques n'ont pas laissé la crise financière grever le financement de la science et de la technologie», a-t-il déclaré lors de la conférence, en relevant par ailleurs que le financement essentiel pour le système éducatif n'a également pas été modifié. Chavan, qui a été nommé ministre de la science au mois de mai, a expliqué que seule la science pouvait permettre d'atteindre l'autosuffisance dont l'Inde a besoin.

Il a dit aux délégués que son pays soutenait la collaboration sud-sud et les nouvelles méthodes de transfert des technologies, ajoutant que l'innovation se faisait souvent dans des périodes difficiles.

Sergio Rozende, ministre brésilien de la science, a déclaré quant à lui aux délégués que son pays était convaincu que les succès dépendaient de la continuité des politiques scientifiques et technologiques.

John Muyonga, du Département des sciences et technologies alimentaires à l'université de Makerere, en Ouganda, a expliqué à SciDev.Net que plusieurs économies africaines étaient en quelque sorte à l'abri de la crise financière, en raison de leur caractère informel.

« Lorsque la crise économique est survenue, elle n'a pas eu un effet véritablement significatif sur les pays qui avaient déjà démarré leurs projets de recherche puisqu'ils avaient déjà obtenu les engagements financiers des fondations dont le financement était plus stable », a –t-il ajouté.

Néanmoins, selon Christopher Chetsanga, président de l'Académie des Sciences du Zimbabwe, certaines entreprises n'ont pas été en mesure d'acheter le matériel nécessaire à la recherche, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à SciDev.Net.

"On ne peut pas être considéré comme un scientifique si on ne fait pas de la recherche," a-t-il tenu à préciser.

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