24/09/10

Le gel microbicide tant attendu confronté à un déficit de financement

Il faut davantage de fonds pour mettre ce gel à la disposition des femmes Crédit image: De la nécessité de financer le microbicide

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[OUDTSHOORN, AFRIQUE DU SUD] Cette semaine, des scientifiques sud-africains sont à New York dans l’espoir de trouver des financements nécessaires pour réaliser les derniers essais cliniques d’un gel vaginal qui pourrait sauver des millions de vie en donnant aux femmes la capacité de se protéger contre le VIH/sida.

Le gel microbicide, contenant l’agent antirétroviral tenofovir, a passé les tests cliniques de phase III au mois de juin, un succès annoncé lors de la XVIIIème conférence internationale sur le SIDA à Vienne en juillet dernier.

Pourtant, les efforts déployés le mois dernier pour récolter des financements nécessaires pour les deux derniers essais ont à ce jour débouché sur des promesses d’un montant de US$ 58 millions, loin des US$ 100 millions espérés.

Pour Salim Abdool Karim, chercheur auprès du Centre pour le Programme de Recherche sur le Sida en Afrique du Sud (CAPRISA) qui a dirigé une étude du gel avec son épouse, Quarraisha Abdool Karim, ces fonds serviront à payer les études d’appoint et l’obtention d’une autorisation de mise sur le marché du produit.

L’essai CAPRISA 004 a conclu que le gel à base de tenofovir est au moins à 39 pour cent efficace dans la prévention de l’infection à VIH lorsqu’il est appliqué avant et après les rapports sexuels. Les essais ont été réalisés dans la province sud-africaine du KwaZulu-Natal, dont le taux d’infection au VIH est l’un des plus élevés au monde. Une femme peut appliquer ce gel même si son partenaire refuse d’utiliser un préservatif.

A ce jour, le ministère sud-africain de la science et de la technologie a offert US$ 13,5 millions, l’USAID à Washington propose US$ 18,5 millions, l’USAID en Afrique du Sud US$ 19 millions, et le Conseil pour la Recherche médicale du Royaume-Uni (MRC) environ US$ 7 millions.

Les bailleurs de fonds ont présenté ces offres lors d’une réunion de la communauté mondiale du VIH/sida au mois d’août à Johannesburg en vue de planifier les travaux nécessaires au bouclage des études sur le gel.

‘J’ai été très déçu après cette réunion’, déclare Karim. ‘J’espérais en sortir avec tous les fonds nécessaires pour faire passer ce projet à la prochaine étape’.

Il rencontre actuellement d’autres bailleurs de fonds potentiels aux Etats-Unis et en Suède.

‘Si nous n’obtenons pas suffisamment de fonds, nous allons nous tourner vers l’Australie et le Japon’, a-t-il promis.

Le Département pour le Développement international du Royaume-Uni (DFID), précédemment l’un des principaux soutiens de la recherche sur les microbicides, a refusé de financer ces travaux, déplore Karim.

‘C’était particulièrement décevant, j’espérais que cet organisme s’intéresserait à un tel projet’, a-t-il ajouté.

Un porte-parole du DFID a déclaré que son organisme finance partiellement le MRC qui consacre des fonds aux essais. En outre, tous les programmes du DFID sont en cours d’évaluation et l’agence ne peut pas prendre de nouvelles décisions de financement à l’heure actuelle.

Dans le même temps, le Partenariat Europe-Pays en développement sur les Essais cliniques (EDCTP) a annoncé qu’une consultation préalable des Etats membres serait nécessaire avant toute décision de financement. La Fondation Gates a également participé à la réunion du mois d’août, mais n’a jusqu’à présent pris aucun engagement financier, précise Karim. La Fondation a refusé de répondre aux questions de SciDev.Net.

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