02/07/12

VIH : un anneau vaginal pourrait contribuer à réduire les infections

Un anneau vaginal dont l’insertion ne se ferait qu’une fois par mois pourrait encourager l’adhésion des femmes aux microbicides Crédit image: Wikicommons/Sakky

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[CAPE TOWN] Un anneau vaginal contenant un médicament antiviral est actuellement testé en Afrique et, en cas de succès, il pourrait fournir aux femmes une alternative commode aux microbicides vaginaux destinés à contribuer à réduire le risque d’infection à VIH.

L’anneau libère lentement du dapivirine, un médicament antirétroviral, sur une période de temps et supprime ainsi la nécessité d’une application à chaque fois qu’une femme a des rapports sexuels. Les essais de l’efficacité en phase III ont commencé en Afrique du Sud.

En attendant les approbations réglementaire et de conformité à l’éthique, l’étude sera élargie à d’autres sites au Rwanda et au Malawi dans les prochains mois, avec les premiers résultats sur la sécurité et l’efficacité attendus en 2015.

Les différentes tentatives d’élaboration d’un gel vaginal microbicide efficace ont connu de grandes déceptions. En juillet 2010, des chercheurs sud-africains avaient annoncé que l’essai dans le KwaZulu-Natal du gel CAPRISA 004 s’était avéré efficace à 39 pour cent en matière de réduction de la transmission du VIH.

Mais en novembre 2011, un essai du même gel en Afrique du Sud, en Ouganda et au Zimbabwe a été stoppé, lorsque les premières données ont montré que le produit ne parvenait pas à réduire l’infection au VIH.

Toutefois, l’efficacité n’est pas le seul problème. "L’un des plus grands défis de la recherche sur les microbicides à ce jour reste l’adhésion", affirme Mitzy Gafos, chercheuse en sciences sociales à l’Unité des essais cliniques du MRC de Londres, au Royaume-Uni.

"Un anneau vaginal à libération lente que les femmes insèrent pour un mois pourrait permettre de surmonter de nombreux problèmes d’adhésion auxquels certaines femmes sont confrontées avec l’utilisation de gels vaginaux, qui [au contraire] doivent être appliqués avant chaque rapport sexuel ,ou quotidiennement", explique Gafos.

Zeda Rosenberg, la fondatrice et présidente-directrice générale du programme Partenariat international pour des microbicides (IPM), qui a développé l’anneau et conduit les essais, affirme que l’IPM a obtenu accès au dapivirine grâce à une licence libre de droits signé avec Janssen Pharmaceuticals. Cet accord autorise le développement du dapivirine en tant qu’un anneau vaginal pour la prévention du VIH et sa distribution aux femmes dans les pays en développement, une fois qu’il s’est avéré sûr et efficace.

Rosenberg a affirmé que l’IPM œuvre pour la production d’anneaux de dapivirine au plus bas coût possible. L’organisation œuvre également "pour l’élaboration d’options à action prolongée telles qu’un anneau de 60 ou 90 jours, ce qui pourrait potentiellement réduire le coût global".

Dans une étude séparée, le Réseau d’essais sur les microbicides (Microbicides Trial Network ou MTN) commencera bientôt à tester le même anneau sur un échantillon de près de 3 500 femmes en Afrique australe. 

Sharon Hillier, experte clinique principale du MTN, a déclaré dans un communiqué de presse qu’une "livraison durable d’antirétroviraux dans un anneau vaginal pourrait changer la donne en matière de prévention du VIH chez les femmes".