02/03/17

Un projet pour autonomiser les filles en science

Her Excellency Ameenah Gurib Fakim President
Crédit image: U.S. Pharmacopeial Convention

Lecture rapide

  • Le projet vise à impliquer les jeunes filles dans les écoles secondaires et les universités
  • Il offrira aux jeunes filles des possibilités de stage et des orientations professionnelles
  • Les experts estiment que l'initiative pourrait préparer de futures championnes de la réglementation des médicaments

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[ACCRA] Selon un groupe d'experts, l'Afrique doit encourager les jeunes filles à embrasser la science pour promouvoir l'autonomie des femmes dans divers domaines scientifiques tels que la réglementation des médicaments, dans le but d'accélérer le développement socio-économique durable.
 
Cet appel a eu pour cadre le lancement d'une initiative visant à faciliter la mise en réseau et les relations mentoré-mentor afin d'aider à donner corps aux aspirations des étudiantes à faire carrière dans l'industrie pharmaceutique et dans la réglementation des médicaments en Afrique.
 
S'exprimant à l'occasion du lancement, le mois dernier (14 janvier) à Accra, de la composante Center for Pharmaceutical Advancement and Training (CePAT) du Women In Science Exchange (WISE), Ameenah Gurib-Fakim, présidente de l'île Maurice, a déclaré qu'il était important de s'engager auprès des jeunes filles pour une meilleure représentation de la femme dans les sciences, dans le but d'aider à développer l'Afrique.

“Il n'y a pas de frontières pour les femmes et elles peuvent relever des défis qui exigent des connaissances scientifiques.”

Jennifer Ahenkora
École secondaire d'Accra

 
Le CePAT est un programme de renforcement des capacités de la Convention Pharmacopeiaire des Etats-Unis (USP), basé au Ghana et son programme WISE réunit des étudiantes en sciences et des membres d'honneur du CePAT, ainsi que des professionnels de la santé à travers l'Afrique subsaharienne.
 
Le renforcement des capacités se réalise par le biais du développement des compétences dans le mentorat de groupe pour les étudiantes participantes, des ateliers de partage des connaissances, des formations d'orientation professionnelle et des stages pour motiver et préparer la prochaine génération de championnes de la qualité des médicaments pour l'industrie pharmaceutique en Afrique.
 
"Nous parlons des femmes dans la tranche d'âge allant de 15 à 22 ans et c'est ici que nous devons faire la différence, parce que les femmes ne sont pas suffisamment encouragées à embrasser les carrières scientifiques. Il y a beaucoup de stéréotypes dans la façon dont la science est enseignée, l'infrastructure non plus n'incite pas les filles à rester à l'école", a déclaré la présidente de Maurice.
 
Et d'ajouter: "Nous avons besoin de plus de plaidoyer [et] de plus de mentorat pour prendre ces filles par la main. Si nous nous engageons aux côtés des filles pour leur faire comprendre qu'elles peuvent tout faire depuis leur plus tendre âge, alors nous avons des chances de voir plus de filles embrasser les sciences.
 
Selon Patrick Lukulay, vice-président des Programmes d'Impact sur la Santé Globale de l'USP en Afrique, il n'est pas suffisant d'attendre que les gens quittent les universités pour embrasser des carrières scientifiques. Il est plus important d'agir en en amont pour construire de futurs leaders afin qu'ils deviennent plus efficaces dans le domaine qu'ils ont choisi.
 
D'après lui, il est incontestable que les filles sont désavantagées, en particulier en Afrique et il y a un grand besoin de changer cette dynamique. "Nous devons le faire de manière très agressive parce que nous connaissons le potentiel des femmes. Nous savons l'influence qu'elles execent sur les collectivités. Si vous les préparez bien, il y a un effet de cascade", a-t-il ajouté.

Patrick Lukulay estime qu'en Afrique, les femmes défendent des comportements propres à encourager une bonne santé et les convaincre de l'exigence de qualité pourrait avoir un maximum d'impact, même en termes de résultats en matière de santé.
 
Le programme WISE, explique-t-il, vise à renforcer les capacités en matière de ressources humaines, en leur donnant les compétences essentielles en matière de réglementation des médicaments.
 
Patrick Lukulay estime qu'Il ne "suffit pas de se concentrer uniquement sur la formation en cours d'emploi… Il est crucial d'aller dans les écoles secondaires et les universités ayant un impact sur ces principes."
 
"Nous essayons de donner l'occasion aux élèves du secondaire d'être invitées au centre pour interagir avec les professionnels, en essayant d'établir des liens entre les élèves et les étudiantes, d'une part et des femmes possédant des compétences qui pourraient leur être utiles, d'autre part.
 
Ronald Piervincenzi, directeur général de l'USP, affirme qu'il est important d'avoir accès à une médecine de qualité et utile d'avoir beaucoup de femmes dans le réseau, d'où la nécessité de renforcer leurs capacités sur le continent à un âge précoce.
 
Jennifer Ahenkora, étudiante dans une école secondaire d'Accra, estime que le mentorat lui a donné confiance et lui a fait prendre conscience du rôle des femmes dans la société.
 
"Il n'y a pas de frontières pour les femmes et elles peuvent relever des défis qui exigent des connaissances scientifiques", a-t-elle déclaré à SciDev.Net.
 
Jennifer Ahenkora se dit inspirée et encouragée. Elle a l'intention de travailler dur pour atteindre les objectifs du projet de mentorat.

"Parler et interagir avec les mentors m'a donné un nouveau niveau de compréhension et d'inspiration et je veux aller très loin dans la réalisation des raisons pour lesquelles le projet a été créé", estime-t-elle.