10/02/11

Début des essais d’un traitement du VIH à base du Sutherlandia

Le Sutherlandia est populaire chez les guérisseurs traditionnels qui lʹutilisent pour traiter différents troubles Crédit image: Flickr/Erick Lux

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[LE CAP] Un médicament traditionnel susceptible de soulager les symptômes chez les patients séropositifs va subir des tests de sécurité et dʹefficacité en Afrique du Sud.

Le Département des sciences et des technologies (DST) vient dʹaccorder 10 millions de rands (soit 1,4 millions de dollars américains ou 1,1 million dʹeuros) pour étudier le Sutherlandia frutescens, qui est souvent appelé ʹcancer bushʹ et auquel on reconnaît de nombreuses vertus pour réduire les symptômes.

Lʹessai de la phase IIb sera réalisé au South African Herbal Science and Medicine Institute (SAHSMI) de lʹUniversity of the Western Cape, qui réalise depuis sept ans des études scientifiques et clinique sur cette plante.

Le Sutherlandia est populaire chez les guérisseurs traditionnels, qui lʹutilisent pour soigner différents troubles allant de la perte de poids à dʹautres maux et douleurs. Toutefois, les critiques estiment que les preuves scientifiques manquent pour soutenir leurs revendications ainsi que celles des entreprises ayant déjà commercialisé des produits contenant cette plante.

Des preuves anecdotiques suggèrent que le Sutherlandia favorise lʹappétit, la prise de poids, le sommeil, la tolérance aux exercices, ainsi quʹun sentiment général de bien-être chez les patients souffrant du VIH et du sida ; des études indiquent également quʹil augmente le nombre de cellules CD4 et quʹil réduit la charge virale. Certains affirment quʹil pourrait même ralentir la progression du VIH vers le sida.

 

Un petit essai de la phase IIa trial, non publié, a montré quʹune préparation utilisant une feuille séchée de Sutherlandia était bien tolérée et quʹelle nʹentraînait aucun effet secondaire.

Le chercheur principal de cette étude, Doug Wilson, a déclaré au quotidien sud-africain BusinessDay quʹil était probable que ces recherches soient terminées dʹici la fin de lʹannée.

D. Wilson a indiqué que, même si les résultats sont positifs, un important travail supplémentaire sera nécessaire avant que les consommateurs puissent trouver un traitement à base de Sutherlandia pour le VIH, sur les étagères des pharmacies. Il a ajouté que les chercheurs devront identifier les ingrédients actifs avant de pouvoir commencer à développer un médicament.

Tommy Makhode, Directeur en chef de la communication pour le DST, a déclaré à SciDev.Net que lʹintérêt que porte son département découle du fait que les chercheurs sud-africains ont conçu une formule qui devrait être enregistrée auprès du Conseil pour le contrôle des médicaments, si lʹessai était un succès.

Quinton Johnson, Directeur du SAHSMI, a déclaré que plusieurs difficultés, allant des délais réglementaires jusquʹaux grèves du service public, avaient ralenti leurs recherches, qui ont commencé en 2003.

"Nous continuons à subir une importante opposition de la part de la recherche traditionnelle et du milieu pharmaceutique, qui semblent mal comprendre lʹimportance de lier les différents systèmes de connaissances pour favoriser une meilleure santé publique", a-t-il déclaré à SciDev.Net. Il a indiqué que, par conséquent, les financements et la compréhension du corps enseignant dont bénéficie son travail, sont limités.

"Cela a entravé la croissance et le développement du domaine axé sur les sciences de la médecine traditionnelle à base de plantes", a ajouté Q. Johnson, qui est également le Directeur de lʹInternational Centre for Indigenous Phytotherapy Studies, pour lʹAfrique du Sud.

Selon lui, la plupart des gens a recours à la médecine traditionnelle ; il est donc dans lʹintérêt de la santé publique de collaborer pour comprendre ce système de santé autochtone.