31/10/16

La pollution tue 600 000 enfants chaque année dans le monde

Air pollution
Crédit image: Flickr / Joanna Kurowski

Lecture rapide

  • 300 millions d’enfants vivent dans les régions les plus fortement polluées du monde
  • Chaque année dans le monde, la pollution est responsable de la mort de 600 000 enfants
  • A la COP 22, l’UNICEF va appeler les Etats à lutter résolument contre la pollution

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Dans un rapport publié ce 31 octobre 2016, le Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) tire la sonnette d’alarme sur la qualité de l’air que respirent les enfants à travers le monde.
 
Intitulé "Clear the air for children" (Assainir l'air pour les enfants), ce rapport conclut qu'un enfant sur sept (1/7) vit dans les régions du monde ayant les niveaux les plus toxiques de pollution de l’air extérieur.
 
L’on apprend ainsi qu’en valeur absolue, ce sont au total quelque 300 millions d’enfants qui sont exposés à la pire forme de pollution de l’air et aux conséquences qu’elle engendre.
 

“Nous protégeons nos enfants quand nous protégeons la qualité de notre air. Tous les deux sont essentiels pour notre avenir”

Anthony Lake
Directeur exécutif de l’UNICEF

D’après les résultats de cette étude, il y a à ce jour au total plus de deux milliards d’enfants dans le monde qui vivent dans des milieux où la qualité de l’air extérieur est inférieure aux normes minimales fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
 
Les régions les plus touchées étant respectivement l’Asie du sud avec 620 millions d’enfants, l’Afrique (520 millions) et l’Asie de l’est et le Pacifique (450 millions).
 
"Les polluants ne font pas du mal seulement aux jeunes poumons des enfants ; ils peuvent également traverser la barrière hémato-encéphalique et endommager définitivement leur cerveau en développement et, par conséquent, leur avenir. Aucune société ne peut se permettre d'ignorer la pollution de l'air", interpelle Anthony Lake, directeur exécutif de l’UNICEF.
 
Justement, au titre des conséquences, mentionne le rapport, "la pollution de l’air est responsable de maladies et infections qui tuent environ 600 000 enfants de moins de cinq ans chaque année à travers le monde".
 
Par exemple, "la pneumonie représente jusqu’à 16% de tous les décès d’enfants de moins de cinq ans tandis que la pollution de l’air a une responsabilité dans plus de la moitié des décès d’enfants souffrant de pneumonie".
 
Si la pollution atmosphérique représente un danger pour tout le monde, le rapport de l’UNICEF focalise son attention sur la situation des enfants parce que ces derniers sont plus vulnérables que les adultes.
 
"Les enfants sont plus vulnérables physiologiquement à la pollution de l'air que les adultes", explique le rapport.
 
Précisant que "les poumons des enfants sont encore en développement, et leur doublure intérieure est particulièrement perméable pendant les premières années de la vie".
 

Recommandations

 
Face à la gravité de la situation, l’UNICEF a formulé quatre recommandations qu’elle adresse directement aux Etats et qu’elle compte bien réitérer lors de la COP 22 qui s’ouvre dans quelques jours à Marrakech au Maroc.
 
D’abord, elle demande de réduire la pollution : "tous les pays devraient travailler pour répondre aux normes de qualité de l'air édictées par l’OMS afin d’améliorer la sécurité et le bien-être des enfants", écrit l’organisation qui encourage dès lors le recours aux énergies renouvelables en substitution des énergies fossiles.
 
Ensuite, elle recommande d’accroître l’accès des enfants aux soins de santé. Pour elle en effet, investir dans la santé des enfants permettra d’augmenter leur capacité d’adaptation à la pollution de l’air et de guérir des maladies qui y sont associées.
 
L’UNICEF conseille en plus aux Etats de limiter l’exposition des enfants aux sources de pollution ; par exemple en veillant à ce que les industries ne soient pas implantées près des écoles ou des terrains de jeux.
 
Enfin, il est demandé d’assurer une meilleure gestion de la pollution de l’air qui a déjà prouvé qu’elle pouvait limiter l’exposition des enfants, des jeunes, des familles et même des communautés toutes entières. Cela passant par l’information sur ses causes et un plaidoyer pour l’adoption des habitudes qui rendent l’air plus propre à la respiration.
 
"Nous protégeons nos enfants quand nous protégeons la qualité de notre air. Tous les deux sont essentiels pour notre avenir", conclut Anthony Lake.

Références

Le rapport Clear the air for children 2016 de l'UNICEF est disponible (en anglais) ici