06/10/11

Les pays pauvres ‘doivent tracer leur propre voix vers une économie verte’

Les délégués ont soulevé des préoccupations au sujet du transfert des technologies durables et abordables Crédit image: Flickr/Yodel Anecdotal

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[NEW DELHI] Un ‘espace politique’ doit être accordé aux pays en développement pour leur permettre d’adapter les politiques de transition vers une économie verte afin de répondre à leurs priorités de développement.

Telle est la conclusion d’une réunion organisée par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (CNUDD) et le Ministère indien de l’environnement et des forêts à New Delhi cette semaine (3-4 octobre), au cours de laquelle les ministres de l’environnement et des hauts responsables de plus de 40 pays ont affirmé qu’en l’absence d’une solution unique, les priorités nationales doivent guider la stratégie de chaque pays pour une croissance respectueuse de l’environnement.

Le dialogue ministériel de Delhi, l’un des nombreux événements préparatoires de Rio+20, la grande conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tiendra en juin prochain à Rio de Janeiro au Brésil, a mis l’accent sur la question de la transition vers les économies vertes dans un contexte d’éradication de la pauvreté, de développement durable et de croissance inclusive dans les pays en développement.

Les délégués des pays en développement ont exprimé plusieurs préoccupations.

 Tout d’abord, des interprétations divergentes existent quant à la signification exacte de l’expression ‘économie verte’. Pour les pays développés, elle suppose un modèle de croissance à faible teneur en carbone, même si celle-ci passe par d’onéreuses technologies de pointe ; alors que les pays en développement perçoivent les économies vertes comme étant fondées sur des moyens de subsistance basés sur les ressources naturelles.

‘Il existe un concept vague autour de l’économie verte et des implications pour les pays en développement et les pays les moins avancés d’une transition à court et moyen terme vers cette économie’, a affirmé Tariq Ahmad Karim, le Haut-commissaire du Bangladesh en Inde lors de la réunion.

Une deuxième préoccupation concerne l’intégration de la sécurité alimentaire et énergétique et des stratégies de transition vers une économie verte, notamment dans le contexte des changements climatiques. Pour les délégués, la transition vers des modèles plus verts dépend des transferts et de l’appui financiers pour les technologies vertes afin d’améliorer la productivité, renforcer la résilience des systèmes de production et les diversifier.

De même, pour les délégués, les mesures de transition vers une économie verte doivent répondre à la question de l’accès des pauvres aux énergies propres et à l’électricité d’ici 2030.

Une troisième préoccupation tient au fait que les pays développés pourraient recourir au ‘protectionnisme vert’ ou instaurer des barrières commerciales comme des tarifs douaniers élevés sur les produits dont la production est basée sur des technologies à fortes émissions de carbone.

Enfin, un dernier domaine qui suscite des inquiétudes concerne le transfert des technologies abordables et durables des pays développés, dans les cas où les pays en développement ne disposent pas des technologies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques.

Pour Sha Zukang, sous-secrétaire général des Nations Unies pour les affaires économiques et secrétaire-général de Rio+20, les délégués n’ont ‘pas résolu les questions’ ni trouvé un consensus sur la question des coûts et des avantages des transitions vers les économies vertes.

La proposition des délégués de la Colombie et du Guatemala de mandater la conférence de Rio+20 pour qu’elle fixe des ‘objectifs de développement durable’ selon le modèle des Objectifs de développement du Millénaire, est également restée non résolue.