28/02/11

Les pays africains exhortés à renforcer leurs liens dans la recherche

Cette nouvelle initiative vise à développer les faibles ressources de lʹAfrique Crédit image: Flickr/US Army Africa

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[LE CAP] Les universités africaines soutiennent une démarche visant à resserrer les liens de la recherche et de lʹenseignement supérieur entre les pays du continent afin de stimuler le développement.

Cette perspective est exposée dans un document qui a été finalisé le mois dernier (janvier) par lʹassociation pour le développement de lʹéducation en Afrique (ADEA), avec le soutien de lʹUnion africaine et de lʹAssociation des universités africaines ; SciDev.Net a récemment pu le consulter.

Cette initiative est similaire à celles européennes telles que le Processus de Bologne visant à harmoniser les cycles dʹenseignement supérieur, et lʹEspace européen de la recherche (EER), qui vise à accroître la concurrence européenne grâce à une collaboration plus étroite dans le domaine de la recherche, entre les pays membres.

Il apparaît dans ce document que le secteur de lʹenseignement supérieur africain se heurte à des systèmes fermés limitant la mobilité des étudiants et des enseignants, à des inscriptions restreintes et de faibles taux dʹachèvement du cycle, à un manque dʹharmonie au niveau des programmes des formations entraînant un absence de reconnaissance de certaines qualifications, à un manque général de financement, ainsi quʹà un manque de chercheurs de renommée mondiale.

Cette nouvelle initiative vise à mieux exploiter les ressources limitées de lʹAfrique en encourageant lʹenseignement à distance, en sʹaccordant sur des standards universels dʹenseignement et en partageant les équipements de recherche entre les réseaux dʹexcellence.

Elle sʹappuiera sur les efforts qui existent déjà pour encourager la mobilité des chercheurs et des étudiants sur le continent africain. Le Conseil africain et malgache pour lʹenseignement supérieur (CAMES), par exemple, encourage les universités africaines francophones à reconnaître réciproquement leurs diplômes ainsi quʹà essayer dʹétendre leur travail aux pays anglophones.

Malgré cette similarité avec les initiatives européennes, il existe des différences considérables sur les difficultés uniques que rencontre lʹAfrique, a déclaré Goolam Mohamedbhai, ancien vice-président de lʹUniversité de Maurice, qui a élaboré ce document avec lʹaide dʹAlice Lamptey, coordinatrice du groupe de travail de lʹADEA sur lʹenseignement supérieur.

Par exemple, la version africaine met lʹaccent sur la nécessité de créer plus de diversité au niveau des formations proposées dans lʹenseignement supérieur.

Dʹaprès G. Mohamedbhai, le continent a suivi lʹexemple de plusieurs pays industrialisés en fermant des établissements dʹenseignement technique, mais cela est contre-productif pour les pays dans lesquels les compétences manufacturières et techniques sont encore nécessaires.

Il a ajouté que lʹinitiative africaine se distingue également au niveau de lʹattention quʹelle porte à la recherche. Selon lui, ce que lʹEurope visait avec lʹEER était dʹaccroître sa compétitivité à lʹéchelle mondiale, alors que le but de lʹAHERS doit être de réduire la pauvreté. "Si vous êtes en concurrence avec le reste du monde, vous risquez de négliger les besoins du continent".

Lʹétape suivant est dʹélaborer un plan pour réaliser cette vision et pour la promouvoir auprès des législateurs africains.

Ce sera probablement la partie la plus difficile, selon Mammo Muchie, qui préside une chaire de recherche dans le domaine de lʹinnovation à la Tshwane University of Technology en Afrique du Sud. "Les problèmes et les difficultés sont bien articulés [dans le document]. La manière de les résoudre, selon lʹemplacement des établissements dʹenseignement supérieur en Afrique, est moins claire", a-t-il déclaré.

Une étude sur la manière de réaliser cette vision a été commandée, et les résultats intermédiaires seront discutés lors de la Conférence des recteurs, des vice-présidents et des présidents des universités africaines, à Stellenbosch, en Afrique du Sud, qui se tiendra du 30 mai au 3 juin. Le rapport final devrait être présenté lors de la réunion de lʹADEA qui aura lieu en décembre.

Lien vers la note de synthèse complète ʹCreating an African Higher Education and Research Spaceʹ (en anglais)