04/11/11

Les conditions de travail, élément crucial dans le travail de recherche

Il est fondamental de stimuler le moral pour stimuler la productivité Crédit image: IITA Image Library

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[ADDIS ABEBA] De nouvelles données indiquent que, pour obtenir des résultats de bonne qualité de la part des scientifiques ouest-Africains, il est plus important d’avoir un environnement de recherche qui fonctionne que d’avoir des salaires élevés ou de pouvoir accéder à des formations supplémentaires.

Les conditions de travail agissent fortement sur le moral qui, en retour, agit sur la productivité des scientifiques qui mènent des recherches dans le domaine de l’agriculture. Ces scientifiques ont fait l’objet d’une étude qui a été présentée cette semaine (du 1er au 3 novembre) à l’occasion d’un colloque international sur la productivité agricole et la sécurité alimentaire, qui s’est tenu en Éthiopie. Ce colloque était organisé par l’Institut International de Recherche sur les Politiques Alimentaires (IFPRI), qui est basé aux États-Unis, ainsi que par la Commission de l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique, des Nations Unies, les deux basées en Éthiopie.

Selon Catherine Ragasa, auteur de l’étude et chercheur associé à l’IFPRI, c’est une fois seulement qu’un bon environnement de travail a été mis en place que le salaire ou les formations de courte durée, interventions favorisées par les donateurs ou les organisations non gouvernementales, ont pu influencer la productivité.

Cette étude portait sur 300 chercheurs et représentants ayant été sélectionnés de manière aléatoire dans 47 instituts de recherche publics et universités du Nigeria, et de 137 chercheurs et représentants de 16 instituts de recherche sur l’agriculture et d’universités du Ghana.

"Il est apparu que le climat organisationnel jouait un rôle majeur pour inciter les chercheurs à produire plus ; les installations et les infrastructures de recherche qui étaient de meilleure qualité ont constitué d’importants facteurs de motivation", a déclaré C. Ragasa.

Lors du colloque portant sur l’augmentation de la productivité agricole et l’amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique ("Increasing Agricultural Productivity and Enhancing Food Security in Africa "), C. Ragasa a signalé que de telles installations incluent de pouvoir accéder à des revues internationales et à Internet, ainsi qu’à des laboratoires équipés. Un bon environnement de travail impliquerait également que les interactions entre les scientifiques et les collègues, mais également entre les décideurs et les agriculteurs, soient plus nombreuses.

Il est apparu que les chercheurs en agriculture qui travaillent dans des instituts n’ayant pas ces installations produisent moins de publications et moins de nouvelles technologies.

Le niveau d’éducation était le seul indice à être plus important que l'environnement de productivité des différents chercheurs.

C. Ragasa a déclaré que les financeurs accordaient trop d’attention aux formations de courte durée.

Elle a expliqué que le Ghana et le Nigeria avaient été choisis pour cette étude en raison des mesures positives qu’ils ont prises pour réformer leurs instituts de recherche.

Selon Solomon Bekele, un chercheur en agriculture à l’Ethiopian Development Research Institute, ces résultats pourraient s’étendre à l’Éthiopie.

"Les chercheurs ont, par nature, tendance à être plus réceptifs aux situations liées à leur environnement de travail qu’à d’autres facteurs", a-t-il déclaré.