24/08/12

Les changements climatiques, “coup de pouce” pour l’agriculture en Asie

Des chercheurs affirment que les variations des précipitations au Cambodge et au Vietnam seront si faibles qu'elles auront à peine une incidence sur l'agriculture Crédit image: Flickr/eltpics

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[MANILLE] Une étude semble indiquer que l'augmentation des précipitations et de la température due aux changements climatiques pourrait profiter à l'agriculture en Asie du Sud-Est, contredisant ainsi les pronostics les plus fréquents, selon lesquels le réchauffement de la planète réduira la productivité agricole dans la région.

Des scientifiques de l'International Water Management Institute (IWMI) prédisent que le niveau des précipitations dans de vastes régions de l'Asie du Sud-Est restera stablesa, et que la majeure partie des changements prévus se produiront en mer et non sur terre.

Dans le sud du Vietnam et du Cambodge, par exemple, les variations des précipitations seront si faibles qu'elles affecteront à peine la production agricole. Quant au centre et au nord de la Birmanie, l'augmentation des précipitations  contribuera à augmenter la production agricole dans la mesure où ces zones sont les plus arides de la région.

Une augmentation de la température pourrait également favoriser l'augmentation du rendement des cultures dans le nord de la Thaïlande, du Laos et de la Birmanie, car les cultures telles que le riz et les légumes dépendent des précipitations régulières et sont les plus vulnérables à la variabilité des conditions météorologiques.

"A l'échelle régionale, les variations des précipitations et des températures devraient profiter à la production agricole, étant donné que les augmentations des précipitations les plus importantes sont attendues dans les zones les plus sèches, tandis que les plus fortes hausses de température affecteront les zones les plus froides", affirme l'étude.

'Variabilité pluriannuelle ou tendance unidirectionnelle ? La cartographie des variations à long terme des précipitations et des températures dans la zone continentale de l'Asie du Sud-Est a été réalisée,   avec l'aide du modèle climatique régional PRECIS, par les scientifiques de l'IWMI Guillaume Lacombe, Chu Thai Hoanh et Vladimir Smakhtin.

Guillaume Lacombe, l'auteur principal de l'étude, a déclaré à SciDev.Net que les résultats aideront les décideurs de la région à prévoir des stratégies en matière de sécurité alimentaire — qui est menacée par les changements climatiques.

"Cette étude permet de caractériser et de quantifier les changements climatiques", a déclaré M. Lacombe. "Elle pourrait aider [à assurer] la sécurité alimentaire en montrant les endroits où les changements les plus radicaux dans les configurations des précipitations à long terme se produiront. Elle devrait aider à définir un ordre de priorité pour les domaines d'intervention dans le cadre d'un plan d'adaptation aux changements climatiques."

M. Lacombe a fait savoir qu'il est parvenu, avec d'autres hydrologues, à cette conclusion en utilisant PRECIS (Providing Regional Climates for Impacts Studies), un système régional de modélisation du climat conçu pour faire fonctionner un ordinateur utilisant le programme Linux (un système d'exploitation libre) et donner des projections détaillées des changements climatiques dans toute région.

Malgré des résultats optimistes, Lacombe a fait remarquer que les changements climatiques auront d'autres impacts , tels que l'élévation du niveau des mers, qui pourrait augmenter la concerntration de sel dans le delta du Mékong, au sud-ouest du Vietnam, ce qui pourrait conduire à la destruction d'exploitations rizicoles. Les changements climatiques pourraient également accroître le nombre d'insectes ravageurs et la prévalence des maladies.

Guillaume Lacombe a déclaré que les décideurs de la région devaient examiner les projections climatiques obtenues en utilisant plusieurs autres modèles climatiques – autres que le modèle PRECIS – avant de proposer des solutions. Il a également ajouté que PRECIS était un modèle régional et non mondial.

L'étude s'achève sur un appel à mener d'autres études plus poussées, notamment sur la façon dont les tendances climatiques pourraient interagir avec d'autres modifications sur l'environnement causées par les transformations démographique et économique que subi la région

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