03/12/08

Leadership ‘controversé’ de l’UA sur les programmes scientifiques africains

L'UA espère éviter la redondance des activités de recherche par une coordination des programmes scientifiques et technologiques en Afrique. Crédit image: SciDev.Net/Shiow Chin Tan

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[ABUJA] L'Union africaine (UA) s'octroie actuellement un leadership controversé dans la coordination des grands programmes scientifiques et technologiques sur le continent.

Si dans l'ensemble, cette initiative reçoit un accueil positif, certains observateurs redoutent qu'une trop grande emprise de l'UA ne freine les progrès réalisés dans le domaines scientifiques et technologiques.

Lors d'une réunion du Groupe africain sur la Science et la Technologie tenue à Abuja au Nigeria, Hakim Elwaer, chef du Département des Ressources humaines, de la Science et de la Technologie à l'Union africaine, a déclaré que les programmes de recherche africains ont été menés jusqu'ici 'au hasard' et que la redondance des activités est un problème qu'il faut résoudre.

'Un certain nombre d'agences et d'organismes se font la course et se rivalisent dans la mise en oeuvre de divers activités et projets – dont la plupart sont harmonisés seulement avec leurs propres programmes de travail', a-t-il déclaré lors de cette réunion, prélude à la réunion du bureau du Conseil des Ministres africains de la Science et de la Technologie prévue ce jour (3 décembre). THIS IS NOT IN THE ENGLISH WEB VERSION ??!

L'an dernier, les services que dirige Elwaer se sont affrontés avec le Bureau scientifique du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), ces deux institutions ayant mené séparément des projets d'évaluation des enveloppes consacrées à la science et à la technologie dans les pays africains.

Certains observateurs pensent désormais que le NEPAD à été 'rappelé à l'ordre' et que l'ambiance qui prédomine est celle d'une coopération entre les deux institutions.

Pour Elwaer, le forum mis sur pied au début de l'année en cours par son département dans le but de coordonner les programmes scientifiques panafricains serait un mécanisme d'harmonisation permettant d'éviter que de tels incidents ne se reproduisent.

Par ailleurs, grâce à ce groupe, l'UA pourra mieux contrôler la mise en oeuvre du Plan d'Action consolidé pour la Science adopté par les ministres africains chargés des questions scientifiques en 2005 et qui sert de cadre pour le développement scientifique en Afrique.

Les délégués à cette réunion se sont félicités que l'UA prenne les devants. 'Pour la première fois, nous assistons à un effort de coordination en Afrique', a déclaré Sospeter Muhungo, Directeur de la branche africaine du Conseil international pour la Science.

Toutefois, Muhungo a prévenu qu'une trop grande emprise de l'UA freinerait les progrès. Son point de vue reflète les inquiétudes mentionnées avant la rencontre par des observateurs avertis qui ont accusé l'UA d'étouffer tout enthousiasme pour la science en Afrique en poursuivant une approche trop centralisée dans le gestion des programmes (voir 'Africa Analysis: Federal or regional science policy?').

Mohamed Elarbi Aouani, Directeur du Réseau Bioscience d'Afrique du Nord, a déclaré : 'Nous devons avant tout réfléchir à la manière d'exploiter les résultats déjà obtenus sur le continent'.

D'autres participants ont exprimé quelques inquiétudes quant à la capacité de l'Union africaine à assumer de façon efficace son rôle de coordination, au vu de la réputation de son département chargé des questions scientifiques, que l'on dit incapable de communiquer sur ses propres activités.

Elwaer avoue que les capacités administratives de ses services sont un sujet de préoccupation. "La Commission de l'UA a-t-elle les moyens d'assumer un tel rôle ? La réponse immédiate serait non. Mais nous sommes en train de mobiliser les ressources afin de remédier à ces problèmes', a-t-il ajouté.