08/05/09

Le soutien de l’Afrique à une nouvelle institution de gestion des connaissances

La fondation promouvra l'utilisation de la science et d'autres formes de connaissances Crédit image: Flickr/MikeBlyth

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Des scientifiques africains et des conseillers politiques ont convenu de créer une fondation, avec l’appui  de plusieurs  banques présentes en Afrique, afin de promouvoir l’utilisation par les décideurs aussi bien publics que privés des connaissances scientifiques et d’autres formes de connaissances sur le continent.

L’organisme, qui sera baptisé Knowledge Management Africa Foundation (KMA), dépendra de la Banque de développement de l’Afrique australe (DBSA) basée à Johannesburg, en Afrique du sud.

Il sera le point de convergence de différentes initiatives destinées à être mises  en œuvre sur tout le continent africain, chacune d’entre elles ayant vocation à analyser  un aspect déterminé de l’utilisation des connaissances scientifiques et techniques destinées à promouvoir le progrès économique et social.

L’Afrique du sud, par exemple, pilotera des études sur l’utilisation des connaissances locales et la manière dont elles peuvent être améliorées à travers l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) et les droits de la propriété intellectuelle.

La fondation pourrait aussi prouver aux donateurs étrangers que les banques africaines sont prêtes à soutenir des projets d’investissements basés sur les connaissances. Et cette démonstration à son tour contribuera à convaincre les donateurs de soutenir ces projets sur leurs propres deniers.

La décision de créer la fondation a été actée à l’issue d’une réunion de trois jours qui s’est tenue à Dakar, au Sénégal, sur les moyens de promouvoir une gestion efficace des connaissances en Afrique, et d’améliorer aussi bien les services que les gouvernements mettent à la disposition de leurs populations que le rôle de l’Afrique dans l’économie mondiale.

La Déclaration de Dakar, adoptée hier (7 mai), insiste  sur la nécessité de passer "d’une rhétorique sur le développement" à des programmes pragmatiques concrets.  Parmi ces derniers figurent le développement des infrastructures et l’ utilisation plus efficace des ressources nécessaires à la promotion d’une croissance durable dans des domaines tels que la santé et l”agriculture.

La fondation travaillera également  sur les perspectives  de développement de centres d’excellence sur tout le continent et de "pôles de connaissances" – ainsi qu’à la création de réseaux de chercheurs destinés à promouvoir la mise en commun des connaissances et la collaboration transfrontalière.

En outre, elle tentera de convaincre les scientifiques africains de la diaspora et « les amis de l’Afrique », dont le souvenir a été évoques durant  la réunion de Dakar à accroître leur engagement dans les efforts de développement du continent.

Ousmane Kane, le Directeur du centre régional africain des technologies, et  l’un des principaux organisateurs de la réunion conjointement avec l’Académie nationale des sciences et de la technologie du Sénégal, affirme que "le principal objectif de la fondation est de promouvoir en Afrique la gestion des connaissances en tant que moyen d’utilisation des connaissances scientifiques et techniques et comme une force de production".

"Pour y parvenir, nous voulons rendre l’initiative viable et y associer d’autres partenaires", poursuit Kane. Par exemple, il observe que les premières réunions ont été soutenues essentiellement par la DBSA alors que celle de Dakar a bénéficié du soutien de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque islamique de développement – qui seront toutes les deux représentées au conseil d’administration de la nouvelle fondation.

Les liens avec la BAD en particulier, qui a progressivement accru son engagement dans le soutenir des projets à caractère scientifique au cours de ces dernières années, ont de fortes chances de se renforcer  dans la mesure où il a été décidé d’organiser la prochaine réunion de la KMA, dans deux ans, en Tunisie où cette banque est basée.,  

Cette décision a été bien accueillie par Innocent Butare, un expert en programme au Centre de recherches pour le développement international, financé par le Canada.

Butare a déclaré à la dernière session de la réunion de Dakar qu’"il est important de constater que ceux qui sont derrière cette initiative insistent sur la nécessité de soutenir de tels projets avec des ressources africaines avant de se rapprocher des donateurs internationaux". Il a poursuivi en disant: "En procédant ainsi, vous obtiendrez le soutien des donateurs".

Cette déclaration a été bien accueillie par Snowy Khoza, un cadre supérieur d’ ADBS, qui voit dans la gestion améliorée des connaissances un moyen d’offrir des services publics plus efficaces en Afrique du sud.

"Quel que soit le temps que cela prendra, il est important de trouver des solutions africaines pour faire face aux défis auxquels l’Afrique est confrontée", a-t-il affirmé.