23/06/11

Le Ghana fonde de grands espoirs sur sa nouvelle politique scientifique

Le Président John Evans Atta Mills a promis de redresser le secteur scientifique ghanéen. Crédit image: Flickr/bbcworldservice

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[ACCRA] Au cours de son premier congrès scientifique national prévu cette année (du 2 au 5 août), le Ghana espère finaliser son projet de politique scientifique, technologique et de l’innovation (STI), sujet de consultations depuis deux ans déjà.

En 2009, le pays a nommé un ministre de la science, après trois années de vacance du poste, et, dans le cadre des efforts de redressement du secteur scientifique déployés par le président John Evans Atta Mills, a réinstauré le ministère de l’environnement, de la science et de la technologie.

Pourtant, certains observateurs jugent les progrès lents, particulièrement en matière de financement de la recherche.

‘Nous accusons un retard d’environ 200 ans’, lamente Florence Boakye-Badoe, responsable des affaires publiques au ministère. ‘Mais nous devons rattraper ce retard maintenant’.

Dans un entretien accordé à SciDev.Net, elle annonce que le congrès sera l’occasion pour le Ghana d’élaborer une feuille de route pour le secteur scientifique. ‘Nous allons finaliser l’élaboration d’une politique sectorielle [lors du congrès], le soumettre à l’appréciation du gouvernement, qui la transmettra ensuite au parlement pour examen’.

Le congrès a pour thème ‘Eau, Hygiène et Environnement : Sécuriser notre avenir grâce à la science’ et offre au Ghana l’opportunité de mieux appréhender le rôle de la science comme socle de l’économie, a-t-elle précisé.

‘Nous voulons également profiter du congrès pour encourager tous ceux qui ont contribué à notre secteur scientifique ces dernières années’, a-t-elle ajouté.

Wisdom Sebuava, coordonateur scientifique de l’Association ghanéenne des sciences, qui a participé à l’élaboration du projet, affirme qu’il espère que la version définitive de cette politique apportera une solution au problème de financements, en particulier la dotation des laboratoires universitaires et scolaires en équipements, et l’élaboration de programmes de formation pour chercheurs et enseignants.

Pour Sebuava, ‘ce qu’il faut retenir de toutes les recommandations c’est la détermination à créer un environnement propice à la recherche dans le pays’.

D’après les critiques, peu de progrès ont été accomplis au cours des deux dernières années, et l’essentiel du financement des activités de recherche provient toujours des bailleurs de fonds.

Deux ans après, je n’ai toujours bénéficié d’aucun financement [du gouvernement]’, affirme Godfred Frempong, Directeur-adjoint de l’Institut de recherche en politique scientifique et technologique au Conseil de la recherche scientifique et industrielle. ‘Techniquement, le gouvernement me paie à ne rien faire. La situation ne s’est pas améliorée’, regrette-t-il.

‘Je suis désabusé. J’ai pensé qu’il ne profitait pas [au Ghana] que je reste à l’étranger, et c’est pourquoi je suis rentré au pays après mon [diplôme de] Master. Il semble que je me suis trompé’. Frempong estime qu’à sa place, beaucoup de gens auraient abandonné si elles n’avaient pas une passion pour le développement du secteur.

‘L’essentiel des revenus pétroliers [issus du pétrole nouvellement découvert au Ghana] doit être investi dans le renforcement des capacités humaines dans le secteur scientifique et technologique…nous voulons éviter l’erreur qu’a commise le Nigéria’.

Pour Boakye-Badoe, ‘il ne subsiste aucun doute quant à l’engagement du gouvernement à accroître le financement du secteur scientifique’.

Le défi à relever tient au fait qu’en raison d’autres exigences qui requièrent une même attention, le respect de cet engagement n’a pas été facile. Toutefois le gouvernement travaille à la mise en place d’une structure permanente de financement’.