25/01/11

La Tanzanie boucle le financement de l’Institut Mandela pour la science

Arusha : un institut scientifique de renommée mondiale sur le point dʹouvrir ? Crédit image: FlickrErik_Cleves_Kristensen

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[DAR ES SALAM] Le pôle est-africain de lʹambitieux Institut panafricain Nelson Mandela pour la science et les technologies (NM-AIST) devrait finalement sʹachever dʹici la fin de lʹannée, depuis que les financements supplémentaires ont été garantis.

Toutefois, selon un analyste de la science en Tanzanie, il est urgent que le projet sʹassure de la participation du secteur privé.

"Les sommes nécessaires pour rénover le campus de Tengeru sont disponibles pour que le projet soit terminé à temps", a déclaré Burton Mwamila, vice-président de lʹinstitut.

Il a indiqué à SciDev.Net que cet argent a été emprunté à différents fonds de sécurité sociale et de pension tanzaniens, pour une construction dʹenviron 2,6 millions de dollars américains (2,0 millions dʹeuros) sur un terrain de 200 acres situé à Arusha.

Selon lui, le NM-AIST dʹArusha espère inscrire ses premiers étudiants dès le mois prochain (février) mais la première année universitaire ne commencera quʹaprès juin 2011, lorsque la construction sera terminée.

"Les professeurs et les maîtres de conférences invités venant des États-Unis, de la Corée du Sud, de lʹInde et dʹautres pays travailleront avec la faculté pour assurer des cours et encadrer les recherches au niveau des Masters en sciences et des doctorats, ce qui permettra à nos enseignements, à notre recherche et à notre cadre dʹinnovation dʹatteindre un niveau de renommée mondiale", a déclaré B. Mwamila.

Cet institut, qui appartient au gouvernement tanzanien, sera également composé dʹun second campus, à Karangai, situé à 12 kilomètres.

NM-AIST est un réseau panafricain sub-saharien dʹinstituts de sciences et de technologies, dont lʹobjectif principal est de former la prochaine génération de scientifiques et dʹingénieurs africains.

Des scientifiques africains, essentiellement de la diaspora, ont eu cette idée en sʹinspirant des Instituts de technologie indiens, à savoir un réseau dʹétablissement dʹenseignement supérieur en Inde.

Le premier des cinq instituts régionaux a été ouvert à Abuja, la capitale du Nigéria, en 2007 avec le soutien de la Banque mondiale. Il compte plusieurs centaines dʹétudiants, et les premiers diplômes de master ont été décernés en décembre 2009.

La construction des autres pôles semblait être suspendue mais elle a connu un nouvel élan en 2009 lorsque du personnel de gestion a été nommé et que des terrains ont été assignés au second campus, à Arusha.

Peter Tindemans, Directeur de lʹentreprise de conseil des Pays-Bas, Global Knowledge Strategies and Partnerships, qui a réalisé une étude de faisabilité pour lʹinstitut en février 2006, a salué cette nouvelle mais a conseillé une participation du secteur privé dès que possible.

Après avoir terminé cette étude de faisabilité, qui avait été commandée par la Banque mondiale, il a déclaré à SciDev.Net quʹil avait exprimé des inquiétudes sur la capacité de la Tanzanie à rassembler, seule, les 2 milliards de dollars américains (1,5 milliards de dollars) nécessaires pour la construction de lʹInstitut.

P. Tindemans a également déclaré quʹun institut dont le but est dʹatteindre un niveau comparable à celui du Massachusetts Institute of Technology, risquait de creuser un large fossé, fortement nuisible, qui le séparerait des autres instituts techniques de la Tanzanie, ce qui pourrait être évité si plus de moyens leurs permettaient de sʹaméliorer.

LʹInternational Institute for Water and Environmental Engineering (2iE) situé à Ouagadougou, au Burkina Faso, a été admis au sein du réseau du NM-AIST en qualité de troisième institut, avec plus de 1 000 étudiants.