12/02/10

La création de chaires de recherche dans les universités africaines jugée utile

Cette initiative pourrait permettre de maintenir les scientifiques africains au bercail Crédit image: Flickr/US Army Africa

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[LE CAP] Une initiative visant à persuader les pays du G8+5 à financer la création de 1000 postes de chargés de recherche dans les universités africaines connaît un essor remarquable.

L’initiative baptisée ‘Chaires académiques pour l’Afrique’ (Academic Chairs for Africa Initiative) demande aux membres du club des riches du G8 et aux pays émergents participant désormais aux sommets de ce regroupement, à savoir, le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Afrique du Sud et le Mexique, de s’engager à débourser US$ 100 millions chaque année et sur une période de cinq ans.

Cette initiative s’inspire d’un programme canadien vieux de dix ans destiné à encourager les universitaires prometteurs à rester au pays. La version africaine du programme sera débattue lors d’une rencontre des académies de sciences des pays du G8+5 qui aura lieu le mois prochain au Canada (du 4 au 5 mars).

Dans le cadre de cette initiative, les titulaires de chaires africaines percevraient US$ 100 000 chaque année, bien plus que le salaire moyen des enseignants de rang professoral dans la plupart des universités africaines. En contrepartie, les universitaires s’engageraient à préparer des étudiants en doctorat, assurer le mentorat de jeunes universitaires et prouver la pertinence de leurs travaux de recherche pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement des Nations Unies.

La sélection des bénéficiaires serait fondée sur le mérite des candidats et gérée par une nouvelle fondation internationale créée à cette fin.

Pour Mohamed Hassan, président de l’Académie des Sciences pour le Tiers-Monde, les titulaires ‘auront pour mission d’assurer que les universités africaines disposent d’enseignants de niveau international, aptes à diriger’. 

David Strangway, géophysicien canadien membre du comité exécutif de l’Association internationale des Recteurs et Présidents d’Université, et l’un des promoteurs du projet, ne s’est pas exprimé sur la probabilité que le gouvernement canadien inscrive cette proposition à l’ordre du jour de la réunion du G8+5 prévue au mois de juin.

A ce jour, aucun pays membre du G8+5 n’a fait de promesse financière ferme. De hauts responsables de l’ONU, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de Développement ont pourtant annoncé leur soutien.

D’éminents universitaires y apportent également leur soutien. Dans une lettre adressée à Strangway et datée du 02 février, Lu Yongxiang, président de l’Académie chinoise des sciences le ’ félicite sincèrement pour cette initiative novatrice’.

Les précédentes tentatives d’amener le G8 à financer la science se sont toutes soldées par des échecs. Au cours du sommet du G8 tenu à Gleneagles en Ecosse en 2005, les pays membres avaient promis d’accroître leur aide à l’Afrique, sans, toutefois, prendre des engagements fermes (voir G8 leaders give indirect boost for science in Africa).

Pour Hassan, c’est au gouvernement canadien de montrer l‘exemple en mettant d’emblée de l’argent sur la table des négociations au cours du sommet du G8+5 prévu à Muskoka au Canada les 25 et 26 juin prochains.