26/11/10

L’Afrique et l’UE veulent engager un dialogue sur la politique scientifique

Le troisième sommet se tiendra à Tripoli en Libye Crédit image: Flickr/gordontour

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[LE CAP] Lors de leur rencontre en Libye la semaine prochaine (du 29 au 30 novembre), les Chefs d’Etat africains et européens devraient donner le feu vert pour l’ouverture d’un dialogue de haut niveau sur la politique scientifique entre les deux continents.

Cet accord, déjà approuvé par les ministres africains et européens de la science, pourrait déboucher sur une rencontre régulière entre ces partenaires, comblant ainsi les lacunes entre les deux continents sur l’engagement des Etats membres dans les projets scientifiques.

« Il n’y a pas de dialogue de haut niveau entre l’Europe et l’Afrique comme celui qui existe entre les pays du Golfe et les pays d’Asie du Sud-Est », constate Fadila Boughanemi, un responsable à la Direction générale de la recherche de la Commission européenne.

« L’idée est d’instaurer un dialogue similaire au niveau ministériel ».

Cette rencontre prévue en Libye est la troisième du genre dans le cadre du partenariat Union européenne (UE) – Afrique, dont l’objectif est de renforcer la collaboration dans huit domaines, notamment « la science, la société de l’information et l’espace ».

Le huitième domaine, appelé huitième partenariat, est largement considéré comme l’un des plus réussis du partenariat UE-Afrique, avec plus de US$ 130 millions récoltés jusqu’à présent pour des projets scientifiques et technologiques.

Le Programme de bourses africaines de recherche est l’un des projets du huitième partenariat, qui sera administré par la Commission de l’Union africaine (UA), dont la vision à long terme est qu’il se développera pour devenir une version africaine des Programmes-cadres de l’UE pour la recherche et le développement, qui accordent des milliards d’euros chaque année à des projets menés conjointement par les pays européens.

Un plan d’action pour ce partenariat couvrant la période 2011-2013 sera adopté lors du sommet qui se tiendra en Libye.

Mais des questions ont été soulevées en ce qui concerne le huitième partenariat parce que les agences nationales d’aide au développement de certains pays européens ont le sentiment d’en être exclues.

« Le démarrage de ce processus n’a pas été facile », déclare Tomas Kjellqvist, spécialiste de la politique de recherche et d’innovation à l’Agence suédoise de Développement international (SIDA), en précisant qu’il n’a pas été aisé de convaincre le gouvernement suédois de prendre des mesures afin que le SIDA assure le leadership national de la mise en œuvre du huitième partenariat.

Les responsables des questions de développement en Grande Bretagne ne seraient également pas d’accord que Bruxelles prenne le contrôle de la collaboration entre l’UE et l’Afrique dans le domaine de la recherche dans le cadre du huitième partenariat, bien que la France soit considérée comme un fervent défenseur du partenariat.

Le manque d’engagement de la part des Etats membres constitue un autre obstacle, selon Bongani Maseko, un responsable du ministère sud-africain de la science et de la technologie.

« Ce partenariat est conçu pour fonctionner à trois niveaux. La collaboration entre les commissions de l’UE et de l’UA est bonne, tout comme celles entre les groupes d’experts conjoints qui ont été mis en place. Mais au niveau des Etats membres, l’interaction ne fonctionne pas bien », a-t-il constaté.

« Je n’ai pas perçu suffisamment de créativité dans la conception d’un nouveau type de relations », déclare Calestous Juma, expert des questions de développement international à l’Université de Harvard, aux Etats-Unis.