04/08/17

Les croyances, une entrave à la lutte contre le paludisme chez la femme enceinte

Pregnant woman wait to be seen at a rural antenatal clinic
Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • Les chercheurs ont évalué les facteurs qui influencent le contrôle du paludisme
  • L'analphabétisme et l'ignorance constituent des facteurs aggravants
  • Selon un expert, les femmes enceintes ont besoin de plus d'éducation

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[ACCRA] Selon une étude, en en Afrique subsaharienne, l'idée répandue chez les femmes enceintes qu'elles ne courent pas le risque de contracter le paludisme les dissuade de se préoccuper de la prévention et du traitement.
 
Selon les chercheurs, il est nécessaire d'explorer les facteurs qui influent sur les décisions des femmes enceintes de se conformer aux interventions contre le paludisme dans la région.

“Il y a une perception en Afrique subsaharienne que le paludisme n'est pas dangereux, cependant qu'il est l'une des maladies les plus meurtrières qui soient.”

Matilda Aberese-Ako
Université de la Santé et des Sciences apparentées – Ghana

L'étude a été présentée lors de la Rencontre annuelle des bénéficiaires africains de la bourse d'excellence en leadership, en formation et en sciences (DELTAS), au Ghana, le mois dernier (3-5 juillet).
 
Les chercheurs ont identifié 60 articles de revues publiés entre 2005 et 2016 dans les pays d'Afrique subsaharienne, y compris le Ghana, le Kenya, le Nigeria, le Malawi et l'Afrique du Sud, auprès de PubMed et d'autres sources et ont évalué les facteurs qui motivent les femmes à respecter les interventions pour lutter contre le paludisme.
 
L'étude constate que les femmes enceintes analphabètes ont une mauvaise connaissance de l'infection par le paludisme.
 
Matilda Aberese-Ako, chercheuse principale et chercheuse postdoctorale à l'Université de la Santé et des Sciences apparentées du Ghana, affirme que les facteurs interpersonnels, communautaires, environnementaux et socioculturels influencent les femmes enceintes dans le choix de prendre des initiatives pour prévenir ou traiter le paludisme.
 
"Il y a une perception en Afrique subsaharienne que le paludisme n'est pas dangereux, cependant qu'il est l'une des maladies les plus meurtrières qui soient et influence la décision de prévenir et de traiter", déclare-t-elle à SciDev.Net. "D'autres estiment que des forces surnaturelles pourraient être à l'origine de la maladie chez la femme enceinte [et] les gens relient la maladie aux forces spirituelles, ce qui les conduit à voir un tradipraticien".
 
L'étude constate également que les femmes nanties et plus âgées sont plus enclines à accéder aux interventions contre le paludisme.
 
Selon Aberese-Ako, l'étude n'est pas encore publiée dans une revue évaluée par des pairs.
 
Pascal Magnussen, co-auteur et professeur associé de parasitologie à l'Université de Copenhague au Danemark, explique pour sa part que les pratiques, les perceptions et les attitudes sont des déterminants importants de la façon dont les gens acceptent et participent aux interventions de santé publique, y compris les vaccinations et la prise de médicaments.
 
"Souvent, les programmes sont lancés comme une politique sans informer correctement le public", note Pascal Magnussen, qui recommande plus de matériel de communication, d'information et d'éducation pour modifier positivement les croyances et les attitudes des personnes en ce qui concerne le paludisme.
 
Sharon Fonn, professeur de santé publique à l'Université de Witwatersrand en Afrique du Sud, recommande quant à elle d'investir dans une meilleure lutte contre le paludisme, y compris l'utilisation de moustiquaires.
 
"Les gens qui utilisent des moustiquaires ont certainement besoin d'être encouragés", ajoute-t-elle.
 
Cet article a été rédigé par le desk anglophone pour l'Afrique de SciDev.Net.