06/09/13

La CPS, une méthode pour combattre le paludisme et la malnutrition au Niger

Niger Malaria

Lecture rapide

  • La chimioprévention du paludisme saisonnier (CPS) consiste à d’administrer aux enfants à risque le traitement antipaludique complet pendant le pic saisonnier de la maladie
  • La méthode de prévention est aussi fortement recommandée depuis un an par l’OMS
  • La méthode s’est avérée encourageante, avec des réductions de 70% de cas de paludisme simple

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[NIAMEY] Des équipes de Médecins Sans Frontières (MSF) présentes au Niger ont lancé une nouvelle stratégie de lutte contre le paludisme, connue sous le nom de CPS (Chimioprévention du Paludisme Saisonnier), afin d’offrir un traitement préventif à plus de 180.000 enfants.
 
Des études ont montré que la CPS, cette nouvelle méthode préventive recommandée depuis un an par l’Organisation Mondiale de la Santé, permet de réduire les risques de contracter le paludisme et de diminuer le nombre de cas mortels. 
 
Selon  l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1 enfant nigérien sur 8 meurt du paludisme avant l’âge de 5 ans.
 
« Malgré une réduction de 45% entre 1990 et 2009, la mortalité infantile au Niger reste très élevée : elle était de 110 décès pour 1 000 naissances en 2012. Dans plus de 50 % des cas, la malnutrition et le paludisme sont responsables de cette surmortalité », a expliqué à SciDev.Net, le responsable du district sanitaire de la commune urbaine d’Ingal, dans la région d’Agadez, Zakou Amadou.
 
Le responsable nigérien a indiqué qu’entre juin et octobre 2012, plus de 2,6 millions de cas de paludisme sévère ont été enregistrés dans le pays, soit 30 % de plus qu’en 2011.
 
Préconisée par MSF, la stratégie consiste à distribuer des médicaments de prévention, tout en renforçant la capacité à répondre aux crises nutritionnelles dans certaines régions du pays.
 
La coordinatrice médicale de MSF-Niger, Anja Wolz, explique qu’expérimenté pour la première fois au Niger, ce traitement préventif pour les enfants de 3 mois à 5 ans se prend durant toute la saison des pluies. Ainsi, au 20 août 2013, plus de 184.000 enfants en avaient bénéficié
 
« Plus de 1.850 agents communautaires locaux épaulés par des équipes internationales ont sillonné les différents villages afin de sensibiliser la population sur la mise sur pied de la CPS et l’organisation de la distribution des doses », a confié Anja Wolz à SciDev.Net.
 
Pour elle, la CPS n’est pas un remède miracle. Elle permet juste de réduire le taux de mortalité et les cas de paludisme dans des pays où l’accès aux soins est limité. 
 
Mme Wolz a également expliqué que ce traitement préventif ne s’applique qu’aux régions où le paludisme est saisonnier et non endémique.

« Il est effectivement difficile d’administrer ce traitement toute l’année », a-t-elle précisé. 

 
Mise en place par MSF en 2012 au Mali et au Tchad, la CPS  a été administrée à  plus de 200.000 enfants sains. 
 
Les résultats ont été extrêmement encourageants, avec des réductions de l’ordre de 66 % des cas de paludisme simple, de 70 % du nombre d’hospitalisations et de 75 % du nombre de transfusions dues au paludisme au cours de la période d’intervention dans le district de Koutiala, au Mali.
 
Selon Djamila W. Hassane, médecin dans un centre de santé du district de Madarounfa, au Niger, la mise en place de la CPS est une initiative louable.

« Si les efforts fournis jusque-là pour assurer l’accès gratuit aux enfants de moins de 5 ans se poursuivent, avec une augmentation du budget de secteur de la santé, le pays peut avoir de bons résultats », a-t-il confié à SciDev.Net

 
Pour Mme Hassane, il faut que les bailleurs de fonds et les partenaires techniques et financiers continuent à soutenir les efforts du gouvernement nigérien, pour aller au-delà de la lutte contre le paludisme, dans le sens d’un renforcement général du système de santé.