Par: Henrietta Miers
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Pour Henrietta Miers, le processus d’élaboration des objectifs mondiaux de développement pour l’après-2015 offre l’occasion d’abandonner les politiques de promotion de la femme décidées en haut lieu.
C’est l’occasion tant attendue d’en finir avec les politiques imposées par les donateurs sur les questions relatives aux femmes et tenir compte de l’avis des femmes du Sud. Cela permettra de mettre en place des programmes locaux centrés sur les femmes et reflétant les points de vue de femmes pauvres et leurs problèmes, que les politiques de promotion de la femme tentent de résoudre. Quelques signes montrent que cette vision commence à prendre corps.
En décembre dernier, le Réseau britannique Développement et égalité des sexes a organisé un débat en ligne intitulé « Alternatives féministes au développement », à l’issue duquel il s’est dégagé un consensus selon lequel les politiques imposées au Sud par les donateurs sont dépolitisées, bureaucratiques et manquent de potentiel pour transformer ces sociétés. Le rapport de synthèse des débats faisait ressortir clairement la nécessité pour les mouvements féministes des pays pauvres de mieux faire entendre leurs voix sur la scène internationale. [1]
Dans les débats, des projets de développement innovants ayant permis de mieux faire connaître les problèmes des femmes pauvres ont été cités comme étant des exemples à suivre. Par exemple, les femmes des communautés reculées du Népal plaident pour le changement en exprimant dans une vidéo destinée aux décideurs leur inquiétude face au changement climatique dans le cadre d’un projet initié en 2008 par l’organisation caritative Action Aid. Autre exemple, Community Awareness Centre, une petite ONG de la partie indienne de l’Himalaya, encourage les femmes à devenir les leaders communautaires dans le cadre de l’adaptation à l’échelle locale au changement climatique à travers un système d’exploitation plus durable des forêts.
L’Institut britannique d’études sur le développement a publié d’importantes ressources sur les questions féminines et le changement climatique, notamment plusieurs études de cas présentant les femmes comme des leaders et des innovatrices en matière d’adaptation.
Au Malawi, par exemple, les femmes propriétaires de petites exploitations ont profité de la modification des régimes de précipitations pour cultiver le maïs à un rythme bi-annuel et remédier ainsi à de graves pénuries alimentaires.
Le groupe d’experts chargé d’inclure les points de vue des populations des pays pauvres dans le débat sur l’après-2015 doit poursuivre l’œuvre entamée en s’assurant que l’expérience riche et variée des femmes pauvres est intégrée dans leurs activités. Il serait souhaitable, pour commencer, de diffuser largement les analyses de ces expériences. Cela permettrait de rompre avec les politiques imposées d’en haut, qui ont dominé les activités de développement jusqu’à présent.
Références
[1] Gender and Development Network Feminist Alternatives to Development : Online Discussion Report (Gender and Development Network, April 2013)
[2] United Nations Rural Women in the Himalayas are making their voices heard (United Nations Radio, Retrieved 29 May)