26/09/17

Un rapport place les villes au cœur des sociétés de l’énergie renouvelable

Africa Solar Panel
Crédit image: Panos

Lecture rapide

  • Les ménages pauvres des villes dépensent de 14 à 22% de leur revenu en énergie
  • Des combustibles plus propres et les énergies renouvelables constituent une priorité
  • Le coût des énergies renouvelables a chuté, les rendant plus accessibles

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

[SYDNEY] Selon un rapport, les villes doivent jouer un rôle de leader dans la transition vers une énergie propre, abordable et ininterrompue, car la croissance et le niveau de vie urbains intensifient l'utilisation de l'énergie par habitant dans les pays en développement.
 
Publié le 7 septembre par le World Resource Institute (WRI – Institut des ressources mondiales, un think tank américain spécialisé dans les questions environnementales, NDLR), le rapport souligne les défis énergétiques fondamentaux auxquels sont confrontées les villes des pays du Sud.
 
Il note également que les ménages urbains pauvres dépensent souvent entre 14 et 22% de leurs revenus en énergie.
 
L'auteur principal de l'étude, Michael Westphal, du Centre Ross pour les villes durables, affirme que les villes peuvent mettre en œuvre trois solutions pratiques pour répondre aux besoins des populations urbaines les moins desservies, tout en mettant au point des modèles de développement qui ralentissent les émissions de carbone : passer à des combustibles de cuisson plus propres tels que les gaz de pétrole liquéfié (GPL), installer des systèmes d'énergie renouvelable comme les panneaux solaires et introduire des codes d'efficacité énergétique dans les bâtiments et des normes pour les appareils.

“Les administrations municipales doivent jouer un rôle de leader, en soutenant des initiatives et des réglementations en matière de rendement énergétique.”

David Satterthwaitey

 
"Les modèles de crédit à la consommation qui intègrent les coûts de la cuisson propre sont prometteurs en Afrique", affirme Michael Westphal. "En Ouganda, les consommateurs utilisent les technologies mobiles pour acheter du gaz, sur la base d'un système de consommation prépayée et le Kenya a mis en place un programme de location avec option d'achat pour les fours à charbon améliorés."
 
Les villes, telles que Le Cap (Afrique du Sud) et Bangalore (Inde), ont adopté des systèmes de facturation nette qui permettent aux propriétaires de panneaux solaires ou d'autres générateurs d'énergie renouvelable de transférer sur le réseau électrique public le surplus d'électricité produite.
 
"Ils ne sont pas seulement des consommateurs, mais des "prosommateurs", et les revenus générés peuvent être importants pour l'expansion des systèmes de production d'énergie solaire. Il y a eu une baisse abrupte du coût des panneaux solaires – 90 % au cours des cinq dernières années. En outre, il y a eu une prolifération de modèles commerciaux et financiers pour l'énergie solaire", explique encore Michael Westphal à SciDev.Net.
 
Le rapport souligne les obstacles – y compris la capacité institutionnelle, les finances et les politiques – à la sécurité énergétique dans les pays en développement.
 
"Les administrations municipales doivent jouer un rôle de leader, en soutenant des initiatives et des réglementations en matière de rendement énergétique, en rendant des terrains municipaux disponibles pour les projets d'énergie renouvelable et en travaillant avec les organisations de la société civile pour impliquer les communautés locales", explique pour sa part David Satterthwaite, de l'Institut International pour l'Environnement et le Développement, co-auteur de l'étude.
 
"Les gouvernements à l'échelle nationale doivent adopter des politiques additionnelles telles que les réformes des subventions aux combustibles fossiles et les politiques en matière d'énergies renouvelables, comme les tarifs de rachat et le comptage net ou brut", estime David Satterthwaite.
 
L'étude estime que la puissance générée en triplant la capacité installée actuelle des panneaux solaires dans 60 pays réduirait les émissions annuelles de dioxyde de carbone de 108 millions de tonnes métriques.
 
Un rapport publié cette année par le Climate Council Australia (CCA) montre que les villes peuplées, les centres urbains en plein essor et les cantons ruraux pourraient collectivement réduire les émissions d'énergie jusqu'à 70%.
 
"Au cours des cinq dernières années, l'investissement dans les énergies renouvelables a été à peu près le double du niveau d'investissement dans les combustibles fossiles", a déclaré Amanda McKenzie, responsable de la CCA.
 
"L'énergie renouvelable prend maintenant le dessus sur les combustibles fossiles à tous égards – l'environnement, l'accessibilité et la santé. Cela améliore la sécurité de l'approvisionnement en électricité, car elle est produite à la maison et ne dépend pas des importations. Et parce que les énergies renouvelables sont distribuées, elles améliorent également la fiabilité, en réduisant la vulnérabilité du système à la panne d'un seul générateur", déclare Vaness Petrie, PDG de Beyond Zero Emissions, en Australie, un groupe de réflexion sur les solutions climatiques.
 
Cet article a été rédigé par le desk Asie/Pacifique de SciDev.Net.