03/09/13

Une étude conclut que la lutte anti-larvaire réduit la prévalence du palu

Spraying Mosquito Larvae_Flickr_Global Environment Facility (GEF)
Crédit image: Flickr/Global Environment Facility (GEF)

Lecture rapide

  • La gestion des gîtes larvaires comprend le drainage et l’utilisation de larvicides
  • Cette mesure de lutte a été supplantée par la pulvérisation des insecticides et les moustiquaires imprégnées.
  • Mais la revue conclut que cette technique est susceptible de réduire les infections paludéennes de l’ordre de 90 pour cent à certains endroits

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[LONDRES] En ciblant les larves de moustiques, il est possible de réduire à 75 pour cent les cas de paludisme sur certains sites, conclut une étude publiée la semaine dernière.
 
Selon l’étude, un ensemble de mesures de lutte, collectivement appelées Gestion des gîtes larvaires (GGL), permettant de tuer les larves de moustiques avant qu’elles deviennent des moustiques adultes vecteurs de paludisme peuvent freiner considérablement la propagation de la maladie.

La revue précise que sur certains sites réunissant les conditions environnementales requises, cette méthode de lutte pourrait réduire jusqu’à 90 pour cent le nombre de personnes infectées par le parasite du paludisme.
 
Les techniques de GGL, notamment le drainage des sites, l’application de larvicides aux plans d’eau ou l’introduction d’animaux prédateurs de larves de moustiques dans ces plans d’eau, pourrait donner une nouvelle impulsion aux efforts de lutte contre le paludisme en cette période particulièrement délicate.
 
« Actuellement, la lutte contre le paludisme doit relever de nombreux défis, comme la résistance aux principaux antipaludiques et aux insecticides, et aura de plus en plus besoin de nouveaux outils comme la GGL », explique Lucy Tusting, auteure principale de l’étude et chercheuse à la London School of Hygiene & Tropical Medicine au Royaume-Uni.
 
Certains pays d’Afrique subsaharienne où le paludisme est endémique mettent déjà en œuvre des programmes de GGL, mais les avis divergent quant à l’efficacité de cette méthode.
 
Le rapport de Tusting et de son équipe est la première étude approfondie sur l’efficacité de la gestion des gîtes larvaires.
 
« La GGL a perdu la côte lorsque la pulvérisation intradomiciliaire à effet rémanent du [pesticide] DDT a été développée dans les années 1950, et ensuite les moustiquaires imprégnées ont été introduites et la GGL a été largement mise sur la touche comme mesure d’intervention », rappelle Tusting.

« Ce n’est que pendant environ la décennie écoulée qu’il y a eu un regain d’intérêt pour la GGL. C’est ainsi que des études ont été menées dans le respect des normes modernes de l’épidémiologie pour tester cette méthode. Et notre revue est la première de son genre à systématiquement rassembler ces études ».

“On aura de plus en plus besoin des nouveaux outils comme la GGL [Gestion des gîtes larvaires].”

Lucy Tusting, London School of Hygiene & Tropical Medicine

Les chercheurs se sont intéressés à treize sites d’essai de GGL en Afrique subsaharienne et en Asie, et à un site en Grèce. Ils concluent que cette technique n’est pas efficace partout.

Les meilleurs résultats sont enregistrés sur les sites à forte densité démographique et sur les sites de reproduction relativement petits et accessibles.

« La gestion des gîtes larvaires est une mesure que vous devez adapter à l’écologie locale, aux espèces locales de moustiques, leur lieu de reproduction, le lieu de reproduction relativement à la population, et à la facilité avec laquelle on peut cibler ces sites », conseille-t-elle. « Et tous ces facteurs se conjugueront et joueront un rôle déterminant pour l’efficacité de la GGL. Elle pourrait s’avérer tout simplement inadaptée à certains sites.»

« Pour illustration, l’une des quatre études de notre revue a été réalisée en Gambie, où il existe de très vastes sites de reproduction dans les plaines inondées le long du fleuve Gambie et dans les rizières qui s’étendent sur plusieurs kilomètres. Et dans cet environnement, la GGL n’a montré aucun effet sur la prévention », affirme-t-elle dans un entretien avec SciDev.Net.

« Selon, les directives de l’OMS, il faut davantage de preuves pour que la GGL soit recommandée pour certains cadres. Nous apportons la preuve que sur certains sites, la GGL peut être utilisée comme mesure supplémentaire efficace de lutte antivectorielle », ajoute-t-elle.

Les chercheurs soulignent que la GGL ne doit pas être utilisée toute seule, mais être accompagnée de mesures de lutte antivectorielle ciblant les moustiques adultes, comme les moustiquaires et la pulvérisation domiciliaire à l’insecticide.
 
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Références

Cochrane Database of Systematic Reviews doi: 10.1002/14651858.CD008923.pub2 (2013)