27/02/12

Une téterelle pourrait faciliter l’administration des médicaments aux enfants

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Des chercheurs affirment qu’une simple téterelle pourrait aider les femmes qui allaitent à réduire le risque d’infection au VIH  du bébé par le lait maternel.

Les téterelles sont souvent utilisées par les mères qui ont des difficultés à allaiter, et une version modifiée de ce dispositif vient d’être mise au point par une équipe de jeunes ingénieurs pour réduire la transmission mère-enfant du VIH.

Le bout de cette téterelle comprend un embout amovible qui peut être imprégné d’un microbicide conçu pour inactiver le virus HIV. Le médicament est délivré dans le lait maternel à mesure que le bébé tête.

Depuis quelques temps, l’équipe étudie si l’on peut utiliser un dispositif similaire pour administrer les antirétroviraux aux bébés allaités, pour tenir compte des conseils de l’OMS. Celle-ci recommande à présent que les bébés nés de mères séropositives soient allaités et reçoivent simultanément les antirétroviraux, sauf si toutes les conditions sont réunies pour choisir l’allaitement artificiel.

Dans le monde, 400.000 enfants environ sont infectés chaque année par le VIH et quasiment tous par le biais de leurs mères. Le risque de transmission est considérablement aggravé par l’allaitement maternel.

Le seul moyen d’éliminer ce risque est de ne pas allaiter,mais l’allaitement artificiel comporte souvent des risques. Il coûte cher et est malpratique, surtout dans les pays en développement où les bébés nourris au lait artificiel courent un risque plus élevé de malnutrition, de diarrhée et d’autres infections. C’est surtout le cas en Afrique subsaharienne où vivent plus de 90 pour cent des mères infectées par le VIH.

Un projet de développement de cette téterelle modifiée baptisée JustMilk (Seulement du lait) a été lancé en 2008 à l’occasion du Sommet international pour le design de développement (International Development Design Summit). Les chercheurs affirment qu’il serait possible de produire des embouts contenant d’autres médicaments ou des suppléments alimentaires.

Ce projet a beaucoup attiré l’attention et obtenu en 2009 une subvention de recherche d’un montant de 100.000  dollars de la fondation Bill et Melinda Gates, intitulée Grand Challenges Exploration.

Stephen Gerrard, chercheur sur le projet JustMilk à l’Université de Cambridge, au Royaume-Uni, estime toutefois que la recherche doit être plus poussée.

« Nous devons prouver sans aucun doute possible que le volume de lait consommé ne change pas si cette téterelle est utilisée par une mère », explique-t-il.

Gerrard a déclaré à SciDev.Net que des essais devraient être menés l’an prochain pour tester le principe. « J’ai bon espoir que nous pouvons faire du bien avec cette téterelle une fois que nous serons sûrs qu’elle n’obère en rien l’allaitement maternel et n’engendrera aucune stigmatisation », ajoute-t-il.

Pour Andrew Tomkins de l’Institut de la santé infantile à Londres, « il faudra s’assurer que la dose de médiacament sera suffisante pour le bébé, et c’est le problème potentiel de cette téterelle ».

Voir ci-dessous une vidéo de l’Université de Cambridge sur le projet JustMilk :