Une plante locale détient les secrets d’un antidote d’une toxine de poisson

Le 'faux tabac' : une solution à l'intoxication par les poissons ? Crédit image: /Shihchuan

Par: Ma. Theresa V. Ilano

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<h1>Une plante locale détient les secrets d’un antidote d’une toxine de poisson</h1>
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				Ma. Theresa V. Ilano
		
	
	
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<p><span>[CEBU, PHILIPPINES] Des scientifiques œuvrent à l’amélioration d’un remède traditionnel utilisé comme traitement pour une forme d’intoxication alimentaire qui empêche des millions de personnes de la région du Pacifique de consommer du poisson.</span></p>
<p>Le ‘faux tabac’ <span>(<em>Heliotropium foertherianum, </em>ou,en anglais octopus bush<span>) est le remède traditionnel de choix dans les îles du Pacifique contre la ciguatéra – une intoxication provoquée par la consommation de certains poissons et causée par de puissantes ciguatoxines produites par des algues microscopiques appelées <em>Gambierdiscus. </em></span></span></p>
<p><span>Ingérées par les poisons et les palourdes, ces toxines s’accumulent dans la chaîne alimentaire, causant diarrhée, vomissements et des symptômes neurologiques chez les personnes qui les consomment. Au moins 100.000 personnes sont intoxiquées chaque année, principalement dans le Pacifique.</span></p>
<p><span>Des chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), travaillant en collaboration avec leurs confrères de l’Institut Louis Malardé de Polynésie française et de l’Institut Pasteur de Nouvelle Calédonie ont analysé l’activité contre les ciguatoxines d’environ 100 plantes médicinales .</span></p>
<p><span>Des extraits de ‘faux tabac’ se sont montrés les plus prometteurs, parce qu’ils contiennent une molécule semblable à l’acide rosmarinique, un composé connu pour ses propriétés antivirales, antibactériennes, anti-oxydantes et anti-inflammatoires.</span></p>
<p><span>Les scientifiques estiment que l’acide rosmarinique pourrait éliminer les ciguatoxines de leurs champs d’action, tout en agissant comme anti-inflammatoire.</span></p>
<p><span>Ils veulent à présent obtenir un brevet pour l’acide rosmarinique et ses dérives, et tentent de donner aux extraits de ‘faux tabac’ un effet détoxifiant encore plus puissant</span></p>
<p><span>Pour <span>Dominique Laurent de l’IRD en Polynésie française, chef de l’équipe de recherche, des recherches japonaises laissent penser que le ‘faux tabac’ pourrait contenir des alcaloïdes, des produits chimiques naturellement présents et aux effets parfois toxiques. La peur de l’intoxication découragerait ainsi les gens d’utiliser ce remède.  Une version détoxifiée pourrait pourtant être plus acceptable pour les populations locales, précise-t-il.</span></span></p>
<p><span>‘Nous préférons améliorer ce remède traditionnel parce qu’il serait difficile de justifier aux populations locales qu’ils achètent un médicament plutôt que d’utiliser une plante qui pousse sur la plage’.</span></p>
<p><span>Mais selon Laurent, les chercheurs doivent encore étudier sur la possibilité et la manière de commercialiser un tel médicament.</span></p>
<p><span>L’intoxication est rarement mortelle mais les symptômes neurologiques peuvent durer plusieurs jours. La peur de l’intoxication a fait chuter la consommation du poisson, et les modifications du régime alimentaire qui en découlent risquent d’entraîner une plus forte prévalence des maladies cardiovasculaires, de l’obésité et du diabète.</span></p>
<p><span>Pour Paul Bienfang, spécialiste du diagnostic des toxines des algues chez les poissons auprès de l’Université d’Hawaï, le développement d’un antidote efficace représenterait une avancée considérable. ‘L’efficacité d’un agent comme celui qui est décrit atténuerait l’émergence de symptômes neurologiques ainsi que le potentiel inconfort prolongé des victimes.’</span></p>

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[CEBU, PHILIPPINES] Des scientifiques œuvrent à l’amélioration d’un remède traditionnel utilisé comme traitement pour une forme d’intoxication alimentaire qui empêche des millions de personnes de la région du Pacifique de consommer du poisson.

Le ‘faux tabac’ (Heliotropium foertherianum, ou,en anglais octopus bush) est le remède traditionnel de choix dans les îles du Pacifique contre la ciguatéra – une intoxication provoquée par la consommation de certains poissons et causée par de puissantes ciguatoxines produites par des algues microscopiques appelées Gambierdiscus.

Ingérées par les poisons et les palourdes, ces toxines s’accumulent dans la chaîne alimentaire, causant diarrhée, vomissements et des symptômes neurologiques chez les personnes qui les consomment. Au moins 100.000 personnes sont intoxiquées chaque année, principalement dans le Pacifique.

Des chercheurs de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), travaillant en collaboration avec leurs confrères de l’Institut Louis Malardé de Polynésie française et de l’Institut Pasteur de Nouvelle Calédonie ont analysé l’activité contre les ciguatoxines d’environ 100 plantes médicinales .

Des extraits de ‘faux tabac’ se sont montrés les plus prometteurs, parce qu’ils contiennent une molécule semblable à l’acide rosmarinique, un composé connu pour ses propriétés antivirales, antibactériennes, anti-oxydantes et anti-inflammatoires.

Les scientifiques estiment que l’acide rosmarinique pourrait éliminer les ciguatoxines de leurs champs d’action, tout en agissant comme anti-inflammatoire.

Ils veulent à présent obtenir un brevet pour l’acide rosmarinique et ses dérives, et tentent de donner aux extraits de ‘faux tabac’ un effet détoxifiant encore plus puissant

Pour Dominique Laurent de l’IRD en Polynésie française, chef de l’équipe de recherche, des recherches japonaises laissent penser que le ‘faux tabac’ pourrait contenir des alcaloïdes, des produits chimiques naturellement présents et aux effets parfois toxiques. La peur de l’intoxication découragerait ainsi les gens d’utiliser ce remède. Une version détoxifiée pourrait pourtant être plus acceptable pour les populations locales, précise-t-il.

‘Nous préférons améliorer ce remède traditionnel parce qu’il serait difficile de justifier aux populations locales qu’ils achètent un médicament plutôt que d’utiliser une plante qui pousse sur la plage’.

Mais selon Laurent, les chercheurs doivent encore étudier sur la possibilité et la manière de commercialiser un tel médicament.

L’intoxication est rarement mortelle mais les symptômes neurologiques peuvent durer plusieurs jours. La peur de l’intoxication a fait chuter la consommation du poisson, et les modifications du régime alimentaire qui en découlent risquent d’entraîner une plus forte prévalence des maladies cardiovasculaires, de l’obésité et du diabète.

Pour Paul Bienfang, spécialiste du diagnostic des toxines des algues chez les poissons auprès de l’Université d’Hawaï, le développement d’un antidote efficace représenterait une avancée considérable. ‘L’efficacité d’un agent comme celui qui est décrit atténuerait l’émergence de symptômes neurologiques ainsi que le potentiel inconfort prolongé des victimes.’