03/12/21

Une dose unique du vaccin contre le cancer du col de l’utérus est efficace à 97%

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Crédit image: R@PAHO/WHO, CC BY-ND 2.0

Lecture rapide

  • En Afrique, l'utilisation du vaccin contre le PVH est faible, en partie à cause des se doses multiples
  • Une étude révèle qu'un vaccin à dose unique est tout aussi efficace chez les filles et jeunes femmes
  • Ce vaccin à dose unique pourrait aider l'Afrique à contrôler efficacement le cancer du col de l'utérus

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[NAIROBI] Une dose unique du vaccin contre le papillomavirus humain (PVH) pourrait être efficace pour prévenir le cancer du col de l’utérus, suscitant l’espoir de lutter contre la maladie en Afrique subsaharienne, a-t-on appris lors d’une conférence.

Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, jusqu’à 90 % des décès survenant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) datant de 2018.

Environ 99 % des cas de cancer du col de l’utérus sont associés à une infection par le PVH à travers un contact sexuel.

Le cancer du col de l’utérus survient dans les cellules du col de l’utérus, la partie inférieure de l’utérus qui se connecte au vagin.

“Nos données couvrent 18-24 mois [et] nous espérons suivre ces filles jusqu’à 60 mois pour répondre à la question de la durabilité”

Maricianah Onono, Kenya Medical Research Institute

Les experts de la santé affirment que bien que le cancer du col de l’utérus soit évitable, la faible utilisation du vaccin contre le PVH dans les pays à revenu faible et intermédiaire est un défi.

« Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la faible couverture vaccinale est due, en partie, au coût et à la logistique pour atteindre les filles avec un calendrier vaccinal multidose standard », explique Maricianah Onono, chercheur principal en recherche clinique au Kenya Medical Research Institute et un des auteurs de l’étude.

Les chercheurs ont présenté les résultats de l’étude lors de la 34e conférence internationale sur les papillomavirus au Canada ce mois de novembre.

Ils ont sélectionné au hasard des adolescentes et des jeunes femmes et les ont réparties en trois groupes au Kenya. 760 parmi elles ont reçu un vaccin à dose unique contre le PVH couvrant deux souches de PVH, 758 ont reçu une dose unique couvrant sept souches de PVH et 757 ont reçu un vaccin pour la protection contre la méningite à méningocoques.

L’étude qui a débuté en décembre 2018 consistait à évaluer si une seule dose du vaccin contre le PVH pouvait être efficace comme l’est le schéma thérapeutique actuel à trois doses pour les filles et les jeunes femmes.Après 18 mois, le vaccin contre le PVH s’est révélé efficace à 97,5 % contre le PVH, tandis que l’autre vaccin à dose unique était efficace à 89 % contre le même germe.

« Nos données couvrent 18-24 mois [et] nous espérons suivre ces filles jusqu’à 60 mois pour répondre à la question de la durabilité », selon Maricianah Onono.

Cette dernière confie à SciDev.Net que même si les directives de vaccination recommandent des stratégies à doses multiples, l’efficacité du vaccin contre le PVH à dose unique est équivalente aux schémas thérapeutiques standard à deux ou trois doses administrés respectivement aux filles de 14 ans et moins et de 15 ans et plus.

Elle affirme que le vaccin à dose unique sera en mesure de simplifier la logistique et les coûts de livraison du vaccin contre le PVH et appelle les décideurs politiques à augmenter la disponibilité du vaccin pour accélérer l’élimination du cancer du col de l’utérus.« Au niveau de la population, l’augmentation de la couverture vaccinale accroît l’efficacité ; la vaccination de cohortes d’adolescentes multi-âges (neuf à 14 ans) avec une vaccination de rattrapage (jusqu’à l’âge de 26 ans) double la prévention des lésions précancéreuses associées au PVH », explique Maricianah Onono.

Stanley Aruyaru, directeur des services médicaux à l’hôpital de la mission St. Teresa au Kenya à Meru, trouve qu’un passage à une dose unique de vaccin aurait d’énormes avantages en termes d’économie.

« Cette étude a montré qu’une seule dose est aussi bonne que plusieurs doses. Cela réduira les coûts de moitié et supprimera la logistique qui entrave l’absorption des doses multiple », explique-t-elle.

Il ajoute que « avec les essais et les résultats prometteurs de cette étude, il y a de l’espoir. L’avenir en termes de couverture vaccinale pour la prévention du cancer du col de l’utérus sera bon. »

La version originale de cet article a été produite par l’édition de langue anglaise de SciDev.Net pour l’Afrique subsaharienne.