14/12/11

Une carte localise les ‘points chauds’ des changements climatiques dans le Sahel

Le phénomène de sécheresse pourrait devenir de plus en plus fréquent dans la région Crédit image: Oxfam/Flickr

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

D’après une étude sur  la localisation des potentiels ‘points chauds’ des changements climatiques dans la région du Sahel, les températures moyennes y ont augmenté d’environ un degré Celsius au cours des 40 dernières années,.

Le rapport, publié par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), a analysé les tendances climatiques historiques à travers le Sahel, afin de localiser les points chauds potentiels et leur impact sur les moyens de subsistance dans la région. Il a été rendu public la semaine dernière (05 décembre) lors de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 17) à Durban, en Afrique du sud.

En est sortie une série de cartes, établies à partir de quatre indicateurs climatiques basés sur les données disponibles entre 1970 et 2009 — les précipitations (1970-2006), la température (1970-2006), les cas de sécheresse (1982-2009), et les cas d’inondations (1985 -2009).

L’augmentation prévue du niveau de la mer et ses impacts potentiels, ainsi que les tendances démographiques et les cas de conflits au cours de cette période de temps ont également été cartographiés.

Un total de 19 régions, qui ont connu les plus grands changements dans chaque indicateur du climat ainsi que les plus grands changements cumulatifs en additionnant les quatre indicateurs, ont été identifiées comme étant de potentiels ‘points chauds’ du climat.

 

La moitié des 17 pays ouest-africains cartographiés a connu une augmentation de température de 0,5 -1 degré Celsius entre 1970 et 2006, tandis que 15 pour cent de la région — à l’extrême est du Tchad et au nord du Mali et de la Mauritanie – a connu une hausse de plus de 1 degré Celsius

En plus de la hausse des températures, l’étude a également permis de découvrir que la fréquence de conditions extrêmes, comme les sécheresses, les précipitations et la fréquence des inondations, a augmenté dans tous ces domaines, entraînant une concurrence accrue pour les ressources de plus en plus limitées.

Les tendances dans le mouvement des personnes et du bétail ont également changé, avec des modes migratoires traditionnels de plus en plus tournés vers le sud.

"Les effets des changements climatiques vont intensifier la détérioration et le stress, et constituer un obstacle à la lutte contre la pauvreté", a déclaré à SciDev.Net Euloge Ogouwale, chercheur et enseignant au département de géographie à l’Université d’Abomey-Calavi, au Bénin..

"Les résultats de cette étude sont très [importants] et peuvent aider à la prise de décisions à haut niveau afin de permettre de réduire la vulnérabilité des populations en anticipant d’éventuels conflits générés par l’accès aux ressources naturelles", a-t-il ajouté.

Le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a déclaré: "Cette analyse montre comment la concurrence entre les communautés pour les ressources rares, notamment la terre, l’eau et les forêts, est déjà une réalité en Afrique occidentale".

La coopération régionale sera essentielle pour réduire au maximum les risques d’une recrudescence des conflits et des migrations provoquées par l’environnement, a-t-il ajout.