13/12/12

Une campagne pour ‘l’application pratique’ de la recherche en maths

De nombreux étudiants n'ont qu'une compréhension abstraite des mathématiques Crédit image: Flickr/Wanda's Pictures

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[TORONTO] Une initiative lancée le 7 décembre dernier vise à mobiliser les compétences des mathématiciens et à les concentrer sur la résolution des problèmes mondiaux, dont les catastrophes naturelles, les changements climatiques, la question de la durabilité et les pandémies.

L’Initiative Mathématiques de la planète Terre 2013 (en anglais, Mathematics of Planet Earth 2013 ou MPE2013), inaugurée lors de la réunion de la Société mathématique du Canada, compte plus de 100 partenaires — dont des sociétés scientifiques, des instituts et des universités de recherche — de tous les coins de la planète, dont le Bénin, le Brésil, l'Inde, le Sénégal, l'Afrique du Sud et le Vietnam.

Se fixant pour objectif de susciter chez les mathématiciens l'intérêt de concentrer leurs recherches sur de grands sujets mondiaux, l’idée est de traduire les résultats de la recherche en matériaux d'enseignement, afin de les utiliser comme base pour établir des discussions de politique publique avec les décideurs.

Christiane Rousseau, l’initiatrice de MPE2013 et professeur de mathématiques à l'Université de Montréal, au Canada, affirme que les mathématiciens des pays en développement bénéficieront d'un meilleur accès aux ressources éducatives, ainsi que des avantages indirects découlant des applications, dont la modélisation des vagues de tsunami et des épidémies, l'estimation des temps d'évacuation après un tremblement de terre, ou la prévision des ouragans.

L'initiative ne dispose pas d’un budget qui lui soit propre, chaque partenaire devant donc proposer temps et ressources de façon bénévole afin de soutenir les activités locales, créées par chaque partenaire, afin d’appliquer les mathématiques aux problèmes mondiaux.

Une série de conférences prévues dans de nombreuses institutions partenaires se propose également d’aider à éduquer le public quant aux problèmes mondiaux et à l'approche mathématique pour la recherche de solutions.

Les activités d'éducation et de recherche du MPE2013 visent également à inspirer une "nouvelle génération de chercheurs" dans tous les pays, affirme Rousseau.

Pour Amit Apte et Sreekar Vadlamani, deux mathématiciens auprès de l'un des partenaires du MPE2013, le Centre de recherches fondamentales pour les mathématiques applicables de l’Institut Tata, à Bangalore, en Inde, de nombreux étudiants en mathématiques ne complètent leurs études universitaires qu’avec une compréhension abstraite des mathématiques parce que "les programmes universitaires sont très théoriques".

L'un des objectifs de leur participation au MPE2013 est de voir émerger "davantage d'étudiants en mathématiques qui réfléchissent aux applications" de leurs compétences à des problèmes du "monde réel" tels que les changements climatiques.

Barry Green, directeur d’un autre partenaire du MPE2103, l'Institut african de sciences mathématiques (AIMS), au Cap, en Afrique du Sud, a discuté de leur programme de formation des enseignants dans l’objectif d’améliorer l’enseignement des mathématiques dans les établissements scolaires africains.

L'une des activités de l’AIMS consiste à animer des ateliers à l’intention d’enseignants venant des zones rurales, contribuant ainsi à instaurer la confiance en même temps que les connaissances nécessaires pour enseigner efficacement les mathématiques.

Green affirme que les approches pédagogiques comme celles contenues dans le MPE2013 aident à "autonomiser les gens et peuvent contribuer à l'autonomisation des enfants" et au "développement chez les jeunes des compétences… pour interagir avec le monde moderne".

Malgré le fait que le MPE2013 ne dure qu'un an, Rousseau, Green, Apte, et Vadlamani ont tous souligné que les résultats obtenus, comme l'enrichissement des programmes éducatifs, devraient être de longue durée.

Les stratégies mathématiques pour la gestion de l’économie et des soins de santé feront partie des autres contributions durables.

Selon Rousseau, le MPE2013 est "un moyen pour créer de l'élan et de l'enthousiasme, et lorsqu’on crée de telles choses, il en reste quelque chose. Les objectifs du MPE2013 n'ont aucune raison de s'arrêter en 2013. Ce sont des objectifs à long terme".

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