23/01/14

Un projet de bibliothèque numérique agricole reçoit un coup de pouce financier

The University of Namibia in Windhoek
Crédit image: John Hogg / World Bank

Lecture rapide

  • Un projet de bibliothèque numérique hors-ligne entend parer à la faiblesse de l’accès à Internet en Afrique
  • Jusqu’à 45 institutions dans six pays africains seront choisies pour y participer
  • Selon un expert, le projet facilitera l’accès à des informations mises à jour et pertinentes

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[LE CAP] Un projet visant à aider les chercheurs d’Afrique et d’Asie à accéder à une bibliothèque numérique consacrée à l’agriculture et consultable hors-ligne vient de bénéficier d’une subvention de US$4,9 millions de la Fondation Bill & Melinda Gates.

Véritable mine d’or, la Bibliothèque agronomique fondamentale virtuelle (en anglais The Essential Electronic Agricultural Library  ou TEEAL), a été créée au début des années 90 dans le but de proposer aux scientifiques un meilleur accès à la recherche la plus récente.  Une version reconfigurée et agrandie devrait être publiée en mars prochain, annonce Joy Paulson, Directrice du TEEAL et bibliothécaire des projets internationaux à la Bibliothèque Albert R. Mann de l’Université Cornell à New York aux Etats-Unis.

Ce projet triennal a débuté le 1er novembre dernier. 

“Cette subvention soutiendra les nombreux chercheurs en poste dans les institutions académiques et de recherche où la connectivité à Internet n’est pas encore fiable.”

Gracian Chimwaza, Centre d’information et de sensibilisation pour l’Afrique (ITOCA)

La bibliothèque Cornell et le Centre d’information et de sensibilisation pour l’Afrique (ITOCA), une organisation non-gouvernementale sud-africaine qui a reçu une part considérable de ce financement afin de soutenir la formation, la sensibilisation et la mise en œuvre du projet sur le continent africain, sont les partenaires de ce projet.  

Pour Gracian Chimwaza, Directeur exécutif d’ITOCA, ‘cette subvention soutiendra les nombreux chercheurs en poste dans les institutions académiques et de recherche où la connectivité à Internet n’est pas encore fiable’ ; il précise qu’il suffit d’installer un disque dur externe si l’utilisateur souhaite avoir accès à des réseaux locaux.

TEEAL entend former plus de 22 000 utilisateurs d’informations agricoles, notamment des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des responsables publics. La subvention couvre les activités prévues dans six pays africains, à savoir le Burkina Faso, l’Ethiopie, le Ghana, le Nigéria, l’Ouganda et la Tanzanie.

Chimwaza explique que la sélection des institutions de recherche et des universités dans les pays concernés est en cours, avec six à dix institutions à identifier par pays. Environ 45 organisations africaines devraient ainsi participer au programme.

Seront sélectionnées seules les institutions qui auront démontré comment elles utiliseront la recherche et en quoi elles contribueront à faire du TEEAL un modèle autonome participant au développement des connaissances, précise-t-il.

‘En Asie du Sud, nous travaillerons avec un partenaire qui reste à déterminer au développement d’un programme similaire, mais plus modeste, dans les domaines de la sensibilisation et de la formation’, annonce Mary Ochs, directrice de la bibliothèque Mann, notant que le partenaire en question sera basé au Bangladesh.

Elle explique qu’à ce jour, 55 revues africaines et asiatiques sont comprises dans le TEEAL. L’objectif est d’y ajouter au moins 300 autres revues de ces deux continents, ainsi que d’autres types d’études au cours des trois prochaines années.

Selon Paulson, les pays s’abonnant au TEEAL devront payer des frais annuels s’élevant à moins de US$750 afin de pouvoir accéder au contenu le plus récent de cette bibliothèque numérique.

‘Dans notre région du monde, les bibliothèque sont sous-financées. De ce fait, leur collections de revues sont pour la plupart obsolètes. La connectivité Internet est par ailleurs faible voire totalement inexistante’, souligne Dele T. Fawole, professeur de nématologie à l’Université d’Ibadan au Nigéria.

Pour Fawole, utilisateur de la bibliothèque depuis 10 ans, ‘obtenir des informations à jour et pertinentes était une véritable gageure avant l’avènement du TEEAL’.

Cet article est une production de la rédaction Afrique subsaharienne de SciDev.Net.