28/03/12

Un outil panafricain de surveillance pour renforcer la sécurité alimentaire

L'initiative proposera un accès à des données intégrées issues d'un large éventail de sources d'information Crédit image: Flickr/CIMMYT

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[JOHANNESBURG] Un outil innovant de surveillance de la production agricole et de la santé des écosystèmes en Afrique pourrait stimuler la sécurité alimentaire et réduire la dégradation de l’environnement sur le continent.

L’outil du système de surveillance de l’Afrique (en anglais, Africa Monitoring System ou AMS) a été lancé le mois dernier (23 février), et a pour objectif de fournir en temps réel des données intégrées sur l’agriculture, les services des écosystèmes et le bien-être humain, rassemblées dans six catégories d’indicateurs que les décideurs politiques et les organisations pourront utiliser pour mieux comprendre les options qui résultent de l’accroissement de la production agricole.

L’Ethiopie, le Ghana et la Tanzanie seront les premiers pays à fournir des données, dans la première des trois phases qui cibleront cinq régions d’Afrique sub-saharienne.

Conservation International (CI), une organisation non gouvernementale américaine codirige ce projet. Sandy Andelman, vice-présidente de CI, explique que ces données seront recueillies par des capteurs automatisés ainsi qu’au moyen d’observations et de mesures manuelles faites par des techniciens. Elles seront également collectées à partir d’enquêtes réalisées auprès des ménages à l’aide de smartphones.

"Les données en question seront résumées en une gamme d’indicateurs holistiques et affichées sur un tableau de bord en ligne, à accès libre. Les données brutes et les produits analytiques seront disponibles sur le Web ainsi dans des rapports ciblant des sujets particuliers" a-t-elle déclaré à SciDev.Net.

Des centres virtuels de politique publique seront mis en place aux échelles nationale, infranationale et internationale, et les décideurs politiques seront régulièrement sollicités pour y introduire des données qui permettront de s’assurer qu’ils comprennent le service et en tirent des informations pertinentes.

Andelman, qui officiera comme directeur exécutif de l’AMS, affirme que l’outil aura pour public cible les décideurs politiques aux niveaux international, régional et national, les bailleurs de fonds, les systèmes de vulgarisation agricole, les organisations non gouvernementales et les associations agricoles.

Il note que les agriculteurs profiteraient également de manière indirecte, grâce aux améliorations dans les moyens de subsistance et à un meilleur entretien des écosystèmes.

Pour Keith Shepherd, agronome pédologue en chef au World Agroforestry Centre, au Kenya, le système permettrait de prendre plus de décisions fondées sur des preuves.

Il rappelle néanmoins que "l’un des principaux défis à relever consistera à assurer une bonne planification et une bonne coordination entre les multiples organismes, de sorte que tout marche de façon harmonieuse".

"Si des processus standardisés et systématiques dotés d’un bon contrôle de qualité ne sont pas mis en place, nous pourrons tout simplement nous retrouver avec beaucoup de données en désordre provenant différents de sites et qu’il est impossible de combiner," a-t-il alerté, ajoutant que le traitement des données, l’analyse et l’interprétation statistiques, et la réalisation d’investissements suffisants constituaient autant de défis potentiels.

L’AMS est dirigé par Conservation International, le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle en Afrique du Sud, et le Earth Institute aux Etats-Unis, et a reçu un important financement de la Fondation Bill et Melinda Gates.