12/06/13

Un bon usage de la science est essentiel pour le développement post-2015

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Crédit image: NASA

Lecture rapide

  • Les progrès réalisés en matière de technologie signifient que l’objectif qu’est l'éradication de la pauvreté d'ici à 2030 serait réaliste
  • Mais des mesures doivent être prises pour s'assurer qu'ils sont utilisés de manière bénéfique
  • Les décideurs politiques semblent se rallier à une approche de développement durable

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[PARIS] Selon un rapport publié par un réseau scientifique soutenu par l'ONU, les progrès technologiques rapides ont fait de l'élimination de la pauvreté dans le monde d'ici à 2030 un objectif réaliste pour l’agenda de développement post-2015, mais le défi consiste à présente à savoir comment utiliser au mieux ces progrès, qui peuvent également nuire au développement durable.
 
Relever ce défi doit être une question centrale qui va guider l'élaboration des objectifs de développement durable (ODD), selon le rapport du Réseau des solutions pour le développement durable (SDSN), publié la semaine dernière (6 juin).
 
"Des avancées récentes ont rendu cet objectif techniquement réaliste et il y a de très fortes chances que les ODD épousent ce point de vue", déclare le directeur du SDSN, Jeffrey Sachs, qui est également le conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies sur les Objectifs du millénaire pour le développement.
 
Le rapport, qui a été présenté au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, affirme que les nouvelles technologies, en particulier les technologies de l’information et de la communication, seront essentielles pour renforcer l’autonomie des pays à faible revenu dans un monde globalisé et fournir des services de base tels que les soins de santé, l'éducation et les infrastructures.
 
Néanmoins, bien que la science et la technologie soient  essentielles pour le développement durable, des mesures doivent être prises pour s'assurer qu'elles sont utilisées de façon bénéfique, ajoute le rapport.
 
Il soutient que l'extraction accélérée des combustibles fossiles qui altèrent le climat, rendue possible par les avancées technologiques, est un excellent exemple de la façon dont les progrès peuvent être une arme à double tranchant.
 
En plus de contribuer à faire en sorte que la technologie soit utilisée de manière responsable, la communauté scientifique doit également peser sur l'élaboration des stratégies à long terme pour atteindre les futurs buts des ODD, en adaptant ces derniers aux contextes nationaux et locaux, en concevant des indicateurs et en suivant les progrès réalisés, ajoute le rapport.
 
À l'avenir, indique le rapport, toutes les activités de développement doivent être guidées par quatre principes fondamentaux: le droit au développement; les droits de l'homme et l'inclusion sociale; la convergence des niveaux de vie; et les responsabilités et opportunités partagées.
 
Il identifie les dix défis prioritaires pour le développement durable, à savoir: mettre fin à l'extrême pauvreté; parvenir au développement dans les limites de la planète; assurer une éducation de qualité; parvenir à l'égalité des sexes et à l'égalité sociale; favoriser une bonne santé; améliorer les systèmes agricoles; renforcer l'autonomie des villes résilientes et inclusives; lutter contre les changements climatiques; sécuriser les services écosystémiques et la biodiversité, tout en assurant une bonne gestion des ressources; et  transformer la gouvernance pour favoriser le développement.
 
Avec des exceptions notables – telles que la décision du SDSN de mettre l’accent explicitement sur les changements climatiques, les villes et la reconnaissance des limites de la planète — ces objectifs présentent de nombreuses similitudes avec le récent rapport du  Groupe de haut niveau de personnalités éminentes des Nations unies sur l’Agenda de développement post-2015.
 
Cette cohérence partout dans les deux rapports, qui seront présentés aux gouvernements du monde entier en prélude à l'Assemblée générale des Nations unies du 25 septembre, est prometteuse, dit Sachs.
 
La preuve d'un consensus croissant au sein de la communauté du développement est également rassurante, ajoute-t-il. "On comprend de plus en plus à travers le monde que le développement durable sera le principe d'organisation de l'agenda post-2015".
 
Gisbert Glaser, conseiller scientifique principal auprès du Conseil international des unions scientifiques (CIUS), en France, convient que les signes que les décideurs politiques se mobilisent autour d'une approche intégrée du développement durable sont "extrêmement prometteurs".
 
En saisissant bien la nécessité d'un développement durable et équitable, le rapport constitue une étape importante, affirme Glaser, mais le rôle de la science est toujours mis de côté, soutient-il.
 
La définition et la mise en œuvre des ODD doivent être étayées par des recherches sur des sujets tels que les risques d'impacts du développement, les liens entre les différents domaines, tels que les changements climatiques, la biodiversité et la sécurité alimentaire, et l’importante relation entre la recherche fondamentale et l'innovation technologique.
 
En réponse à cette critique, un porte-parole du SDSN laisse entendre que le rapport  a mis l’accent sur la production d’un cadre pour les ODD et que le réseau a pour objectif de travailler avec des partenaires à l'avenir, tels que Future Earth et le CIUS, pour élaborer un agenda de recherche qui étayera les transformations soulignées par le rapport.

Lien vers le rapport du SDSN