08/10/15

La Tunisie vise l’Internet pour tous d’ici 2020

Internet in Tunisia 2
Crédit image: FLICKR / WLP

Lecture rapide

  • Avec 46,2 % d’accès au web, la Tunisie est l’un des pays les plus connectés d’Afrique
  • Cette connexion est inégalement répartie entre le nord et le sud du pays
  • Le nouveau programme vise une égalité d’accès au web pour tous les citoyens

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A en croire Nooman Fehri, le ministre tunisien des Technologies et du numérique, le gouvernement tunisien a des projets ambitieux : d'ici 2018, il souhaite équiper 60% de la population d'une connexion internet fixe et l'ensemble des familles tunisiennes d'ici 2020.
 
Pour cela le pays a été divisé en trois zones : "Nous avons déterminé des zones avantageuses pour les opérateurs, d'autres un peu moins et des zones pas du tout rentables comme le désert et les régions montagneuses" explique-t-il.
 
Parmi les axes de développement de ce nouveau programme, le gouvernement souhaite aussi révolutionner l'enseignement ; notamment en formant les enseignants aux nouvelles technologies et en développant les cours en contenu digital.
 
Quant à l’administration, elle devrait aussi connaître cette révolution ; puisque le projet vise à supprimer l’usage du papier et du stylo dans les ministères d'ici 2020.
 
En Tunisie, un des pays les plus connectés  d'Afrique, 46,2% de la population ont accès à internet; mais seulement 25% des ménages sont dotés de la connexion haut-débit.

“Certaines régions sont coupées du monde et doivent rattraper un lourd retard. Pourquoi ne pas leur accorder automatiquement la gratuité d'internet ?”

Ayoub Ben-Ali
Association d'appui aux initiatives de développement (AID)
 

 
Par ailleurs, même dans la capitale et les villes côtières plus développées, des ménages tunisiens n'ont pas les moyens de s’offrir une connexion internet.
 
Au total, on compterait environ 250 000 familles nécessiteuses dans le pays qu'il faudra inclure dans le projet ; sachant qu’avec la collaboration du ministère des affaires sociales, l'Etat pourrait subventionner à leur profit un internet social.
 
En gros, il existe un clivage flagrant entre les régions du nord hyperconnectées et le reste du pays délaissé depuis plusieurs années.
 
En conséquence, pour ces régions marginalisées et peu peuplées, l'Etat prévoit de prendre en charge les infrastructures nécessaires.
 
"Nous devons inclure les familles éparpillées dans les régions montagneuses afin que tous les Tunisiens aient accès au monde numérique" assure le ministre.
 
"Ces familles devront prouver leurs faibles revenus et on pourra ainsi leur accorder un internet social de 10 dollars ( environ 5 500 FCFA) par exemple ; nous n'avons pas encore déterminé la somme", envisage Nooman Fehri.
 
C'est donc en quelque sorte pour garantir l'égalité des chances que le plan Tunisie Digital 2018 a été mis en place à travers un partenariat entre le secteur public et les opérateurs privés.
 
Tunisie Digital 2018 devrait coûter environ 2,8 milliards de dollars (environ 1540 milliards de FCFA) ; et l'Etat tunisien prendra en charge un tiers du projet, soit près d'un milliard de dollars.
 
Bien que salué par la société civile, ce projet laisse sceptiques certains observateurs comme Ayoub Ben-Ali, manager de l'Association d'appui aux initiatives de développement (AID).
 
"Certaines régions sont coupées du monde et doivent rattraper un lourd retard. Pourquoi ne pas leur accorder automatiquement la gratuité d'internet ?" S'interroge-t-il.
 
Enfin, selon Ayoub Ben-Ali, la lutte contre l’illettrisme ne pourra se faire qu'avec des programmes de la société civile.
 
"Apprendre l'anglais, savoir manier un ordinateur et connaître les dangers de cette ouverture au monde doivent être une priorité surtout pour les jeunes qui ont quitté l'école" conclut-il.