02/03/17

Vers un nouveau traitement contre la tuberculose

TB Warwick
Crédit image: Université de Warwick

Lecture rapide

  • Les bactéries tuberculeuses deviennent de plus en plus résistantes aux traitements
  • Un nouveau traitement pourrait être mis au point grâce à un composé chimique
  • Créé à partir de bactéries du sol, c'est un inhibiteur efficace de la tuberculose

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Un groupe de chercheurs annoncent qu’un nouveau traitement contre la tuberculose pourrait être mis au point à partir de composés dérivés de bactéries vivant dans le sol.
 
Dans une étude (1) publiée ce 1er mars dans la revue "Nature Communications", les chercheurs affirment avoir examiné des composés de bactéries du sol, connus pour lutter efficacement contre d'autres bactéries qui évoluent dans leur voisinage.
 
En utilisant des procédés de chimie synthétique, ils ont pu recréer ces composés en laboratoire, avec des variations structurelles, les transformant en répliques chimiques plus puissantes.
 

“Cette étude met en évidence la nature internationale de nos recherches et la façon dont une telle collaboration peut apporter de nouvelles innovations dans la découverte de médicaments et la biomédecine.”

David Roper
Université de Warwick

Testé en laboratoire, le produit synthétique s’est révélé être un tueur efficace de Mycobacterium tuberculosis, la bactérie qui provoque la tuberculose.
 
Il vise une enzyme dans Mycobacterium tuberculosis appelée MraY, qui catalyse une étape cruciale dans la construction de la paroi cellulaire autour d'une bactérie.
 
Attaquer cette partie – un "talon d'Achille" potentiel de la bactérie – fournit aux composés antibactériens un moyen essentiel de détruire les souches de la tuberculose, écrivent les chercheurs.
 
Cette nouvelle intervient dans un contexte de résistance accrue aux traitements traditionnels à base d’antibiotiques, qui a conduit l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à établir, le 27 février dernier, une liste "d’agents pathogènes prioritaires" résistant aux antibiotiques, énumérant les 12 familles de bactéries les plus menaçantes pour la santé humaine.
 
Si la tuberculose – dont la résistance au traitement traditionnel s’est récemment renforcée – n’a pas été incluse dans la liste, c’est simplement parce que la question est prise en charge dans le cadre de programmes spécifiques.
 
Le partenariat de recherche ayant conduit à l’élaboration du produit de synthèse susceptible de traiter la tuberculose a rassemblé des chercheurs de l'Université de Warwick, au Royaume-Uni et des institutions de recherche australiennes, canadiennes et américaines.
 
Considérée à tort comme une maladie du passé, la tuberculose tue en fait encore plus que toute autre maladie infectieuse.

En 2015, 10,4 millions de nouveaux cas de tuberculose et 1,4 million de décès dus à la maladie avaient été enregistrés.
 
Toujours en 2015, environ 480.000 cas ne répondaient pas aux deux principaux médicaments utilisés pour traiter la tuberculose. On estime que plus de 250.000 décès dus à la tuberculose proviennent d'infections résistant aux médicaments.
 
La résistance de Mycobacterium tuberculosis aux traitements actuels souligne l'urgence de développer de nouveaux médicaments efficaces contre la tuberculose.
 
Dans un communiqué, David Roper, de l'École des sciences de la vie de l'Université de Warwick, estime que "cette étude met en évidence la nature internationale de nos recherches et la façon dont une telle collaboration peut apporter de nouvelles innovations dans la découverte de médicaments et la biomédecine".