08/05/18

Un traitement jugé plus efficace contre le diabète

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Crédit image: Flickr / Monsterbrick

Lecture rapide

  • Le liraglutide est une molécule qui offre une alternative à l’usage de l’insuline
  • Il règle à la fois la tension artérielle, le poids, le taux de glucose, le cholestérol…
  • En 2015, 1,6 million de personnes sont mortes dans le monde à cause du diabète

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[ABIDJAN] À l’occasion du 4 congrès de la Société ivoirienne de recherche appliquée en médecine (SIRAM) et du 1er congrès du Groupe de recherche africain de maladies orphelines (GRAMO), tenus les 26 et 27 avril derniers à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), des médecins et chercheurs ont présenté le liraglutide, une nouvelle molécule pour soigner le diabète.
 
Selon ces chercheurs, cette thérapeutique constitue désormais une alternative à l’insuline, administrée aux malades diabétiques depuis plus de 50 ans maintenant.
 
"Le Liraglutide prend en compte non seulement la baisse du glucose dans le sang, mais aussi la majorité des paramètres qui constituent le diabète. Et je dirais que nous avons la chance de l’avoir ici en Côte d’Ivoire", confie Ignace Dollo, conseiller médical au laboratoire danois Novo Nordisk, qui développe Victoza un médicament à base du liraglutide.

“Ce médicament s’occupe à la fois de la tension artérielle, du poids, du taux de glucose et du cholestérol. C’est comme si nous avions plusieurs médicaments en un seul”

Samuel Ankotché, diabétologue au CHU de Treichville (Côte d’Ivoire)

 
L’un des points intéressants avec ce traitement, note ce dernier, c’est qu’il réduit considérablement le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral (AVC) chez les sujets diabétiques de type 2, et ne présente pas de risque d’hypoglycémie, "à moins qu’il soit associé à d’autres médicaments".
 
"C’est un traitement innovant, parce que ça permet de prévenir les complications cardiovasculaires, avec une amélioration des biomarqueurs des risques cardiovasculaires, une baisse de la tension artérielle, du poids, du cholestérol, du taux de triglycérides", précise Ignace Dollo.
 
D’ailleurs, au terme d’une étude publiée en 2017, cette molécule a entraîné une réduction de 13% des décès d’origine cardiovasculaire sur la population enquêtée et une baisse de 11% des cas d’AVC non mortels.
 
Samuel Ankotché, diabétologue au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Treichville (Côte d’Ivoire), estime pour sa part que le liraglutide est une "véritable révolution" dans la prise en charge du diabète. A tel point qu’il se demande s’il n’y a pas lieu de redéfinir le mode de traitement de cette maladie.
 
"Il s’occupe à la fois de la tension artérielle, du poids, du taux de glucose et du cholestérol. C’est comme si nous avions plusieurs médicaments en un seul", témoigne-t-il
 
Samuel Ankotché poursuit en disant que "ce traitement a jusque-là donné de bons résultats pour nos patients. Mais surtout, il augmente l’espérance de vie, en repoussant les complications".
 

Coût

D’après ce spécialiste, "plus le sujet a du poids, plus ce médicament donne un résultat fantastique". Ajoutant qu’il peut être prescrit aussi aux personnes en situation de pré-diabète, "c’est-à-dire ceux qui présentent un syndrome métabolique, ou des risques d’être diabétiques dans les années à venir".
 
Seul bémol, le coût du traitement. Selon les spécialistes qui ont pris part aux travaux de ces congrès, une dose de liraglutide coûte 70 000 FCFA (127 dollars). Avec trois doses par mois, cela revient à un coût mensuel de prise en charge de 210 000 FCFA (382 dollars) pour un patient.
 
"Certaines assurances et mutuelles couvrent son traitement, mais c’est compliqué pour ceux qui n’ont pas d’assurance", admet Samuel Ankotché.
 
A en croire le rapport mondial sur le diabète produit par l’OMS en 2016, "le nombre des personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014". Tandis qu’en 2015, "on a estimé que 1,6 million de décès étaient directement dus au diabète".
 
La même source ajoute que la prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7% en 1980 à 8,5% en 2014 ; et qu’elle augmente plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
 
Cette maladie est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs.