11/03/15

L’accès à l’université est de 7% en Afrique subsaharienne

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Crédit image: Flickr/Mission de l'ONU au Mali - UN Mission in Mali

Lecture rapide

  • Le chef de l'Etat sénégalais et la présidente de la Commission de l'Union Africaine se sont exprimés
  • La plupart des pays africains n’ont pas atteints les OMD liés à l’éducation
  • Le continent ne peut pas se développer sans bien intégrer l’enseignement supérieur.

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Le président Macky Sall du Sénégal a brossé ce mardi, 10 mars 2015 à Dakar, un tableau peu flatteur de l’éducation en Afrique.

A l’en croire, "l’accès à l’enseignement supérieur en Afrique subsaharienne n’est que de 7% en moyenne, contre 76% en occident et 29% dans le monde."

Il s’exprimait ainsi à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du sommet sur l’enseignement supérieur en Afrique qui s’achève ce jeudi, 12 mars 2015.

"Beaucoup d’enfants, notamment ceux issus de milieux modestes, et de filles, restent encore en marge de l’école et de l’université", a-t-il notamment précisé.

Regrettant au passage que "en dépit des progrès appréciables déjà réalisés, les Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD) liés à l’éducation pour tous ne sont pas atteints par la majorité des pays africains."

La question de l’éducation et de la formation doit rester au cœur des politiques publiques. C’est un impératif de premier ordre.

Macky Sall, Président de la République du Sénégal

Aussi le chef de l’Etat sénégalais lance-t-il une interpellation : "Il convient d’engager les transformations que requiert l’urgence de la situation."

Pour lui, "la question de l’éducation et de la formation doit rester au cœur des politiques publiques. C’est un impératif de premier ordre."

Car, dit-il, "C’est par la maîtrise du savoir et du savoir-faire, par l’appropriation de la science et de la technologie que nous pourrons relever tous les autres défis du développement. Qu’ils tiennent à l’agriculture pour l’autosuffisance alimentaire, aux infrastructures pour améliorer la circulation des personnes et des biens, à l’énergie et aux services sociaux de base… Bref, l’éducation et la formation réunies forment une sorte de préalables pour asseoir les bases du développement et du bien-être du peuple."

La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkasazana Dlamini-Zuma, abonde dans le sens du président Macky Sall lorsqu’elle affirme que "Notre continent ne peut pas se développer si nous n’accordons pas une place essentielle à l’enseignement supérieur".

 Elle en a profité pour lancer un appel à la "domestication" de l’Agenda 2063 de l’UA qui "couvre tous les domaines", y compris l’éducation où un accent particulier est mis sur la science, la technologie et l’innovation (STI).

Nous ne pouvons pas atteindre les objectifs de l’agenda 2063 de l’Union Africaine sans investir sur la formation de nos peuples qui sont notre plus précieuse richesse.

Nkasazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l'Union Africaine

En effet, on peut lire dans l’un des documents officiels du sommet, que la stratégie de l’UA pour la science, la technologie et l’innovation pour la prochaine décennie (STISA-2024) "prend en compte la nécessité de revoir l’infrastructure des STI en Afrique, de renforcer les compétences techniques et professionnelles, et également de fournir un environnement propice aux STI en tant que conditions préalables pour réaliser sa mission."

D’où l’insistance de Nkasazana Dlamini-Zuma : "Nous ne pouvons pas atteindre les objectifs de l’agenda 2063 de l’Union africaine sans investir sur la formation de nos peuples qui sont notre plus précieuse richesse."

Aicha Bah Diallo, Présidente du conseil d’administration de Trust Africa, structure organisant ce sommet, fait remarquer que depuis les années 1990, les Etats ont surtout investi dans l’enseignement primaire et dans une certaine mesure dans le secondaire.

"Il n’y a pas longtemps qu’on a commencé à investir dans l’enseignement technique et la formation professionnelle. Maintenant, nous disons que le secteur de l’éducation doit être vu d’une manière globale. Il ne faut pas le découper ; chaque pays doit avoir un plan et on ne peut pas négliger l’enseignement supérieur." Ajoute-t-elle.

Le sommet sur l'enseignement supérieur à Dakar a pour objectif de créer une plateforme continentale pour définir les stratégies à même de transformer l’enseignement supérieur en Afrique.

Par exemple en développant une vision partagée de l’avenir de cet ordre d’enseignement sur le continent ; ou encore en encourageant l’innovation dans l’enseignement supérieur en Afrique.

Ce sommet de Dakar enregistre la participation de plus de quatre cents participants composés d’universitaires, de travailleurs du secteur public et privé, de membres de gouvernements de plusieurs pays, d'associations d’étudiants, de chefs d’entreprises, etc.