17/10/11

Selon une étude, le compost du bananier peut accroître les rendements des cultures

Après la fructification, les bananiers pourraient être transformés en compost Crédit image: Flickr/jeremy franchi

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[LE CAIRE] D’après un chercheur égyptien, l’utilisation de vieux bananiers pour fabriquer du compost pourrait contribuer à faire augmenter les rendements, tout en limitant la quantité d’eau et d’engrais nécessaires.

Un chercheur du Centre national de recherches en Egypte a découvert que le recours à un engrais à base de banane pourrait réduire d’environ 20 pour cent la quantité d’eau utilisée pour l’irrigation du maïs et conduire à de meilleurs rendements et à l’amélioration des propriétés du sol — comme la disponibilité des micronutriments et l’humidité du sol.

Les bananiers — une sorte d’herbe de grande taille – ne produisent des fruits qu’une seule fois. Les agriculteurs égyptiens plantent plus de 52 000 hectares de banane, et la plupart d’entre eux brûlent les troncs (ou les tiges) après que la plante ait donné des fruits, même si cela est difficile en raison d’une haute teneur en humidité.

Nesreen H. Abou-Baker, qui a obtenu un doctorat le mois dernier pour ses recherches, affirme pourtant que ces arbres pourraient être utilisés à meilleur escient.

Elle a mélangé des résidus de banane avec du fumier et des micro-organismes, tels que la levure, et a testé le compost dans le cadre d’expériences de terrain à la station de recherche agronomique de Noubariya, au nord du Caire, au cours de quatre saisons successives de culture du maïs et des haricots.

"En utilisant le compost à base de banane, nous obtenons une plus grande efficacité des nutriments dans le sol par rapport à d’autres engrais, une bonne aération associée à l’application relativement faible de l’eau d’irrigation, et une diminution des pertes de nutriments par lessivage ", explique Abou-Baker.

La concentration de métaux lourds – cadmium, plomb, nickel – dans les plantes a également été réduite dans le cas d’une utilisation du compost de banane au lieu d’engrais minéraux classiques.

Le compost pourrait se révéler utile dans d’autres régions de production de banane, hors d’Egypte, poursuit Abou-Baker. Sa production pourrait se faire soit par les agriculteurs eux-mêmes, soit à titre commercial et ensuite vendu aux agriculteurs.

Pour Salah Saad Zarad, un professeur agrégé à la division de l’agriculture du Centre national de recherches, "les engrais minéraux sont trop coûteux pour être utilisés en grandes quantités pour une production rentable dans les pays en développement. Les résidus de culture constituent donc une alternative prometteuse pour le recyclage des nutriments dans le sol … facilement disponibles et à bas prix dans une exploitation agricole".

Zarad juge les résultats encourageants, et suggère qu’il pourrait être plus rentable d’encourager la production du compost à une échelle commerciale, plutôt que sa fabrication à titre individuel par les producteurs de bananes.

Ahmad Gamal El-Dein Wahba, le vice-président en charge de la recherche à l’Institut de recherche sur la vulgarisation agricole et le développement rural, affirme que "cette découverte pourrait amener les agriculteurs à mieux apprécier le compost à base de banane". Même les bananiers infectés par le virus du sommet touffu, qui doivent être détruits, pourraient désormais être utilisés, a-t-il affirmé.