25/03/14

Sénégal : 250 milliards de CFA sur quatre ans pour l’éducation

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Crédit image: Flickr/ PhillipC

Lecture rapide

  • Le plan quinquennal de développement présenté par le président Macky Sall aux bailleurs de fonds du Sénégal prévoit une enveloppe de 257 milliards de Francs CFA sur cinq ans dans le secteur de l'éducation et de la recherche.
  • Mais le plan d'investissements du gouvernement est jugé imprécis par les acteurs du secteur de l'éducation
  • Les économistes, pour leur part, appellent à la prudence.

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Le secteur de l’éducation et de la formation figure parmi les six secteurs prépondérants du Plan Sénégal Emergent, présenté le mois dernier à Paris, aux bailleurs de fonds du Sénégal, avec un montant prévu de 257,3 milliards de FCFA.
 
Selon le gouvernement sénégalais, les investissements vont servir à la construction de deux nouvelles universités à l’intérieur du pays, l’équipement des laboratoires des lycées en matériels scientifiques et la construction de blocs scientifiques et technologiques et de collèges de proximité alimentés par l'énergie solaire.
 
L’Université Virtuelle Sénégalaise (UVS), lancée au début de cette année, va pour sa part bénéficier de 11,052 milliards de francs supplémentaires.
 
Les concepteurs du PSE ont prévu 11 autres milliards pour un projet d'appui à la recherche, à l'innovation et au transfert de technologie. Les autorités sénégalaises se sont félicitées des résultats de la réunion du Groupe consultatif des bailleurs pour le Sénégal, qui s’est réuni à Paris le mois dernier.

De fait, les promesses de financement dépassent les objectifs fixés pour la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE). Le plan nécessite un financement global de 9.988 milliards de Francs CFA sur 5 ans (2014 – 2018).
 
Pour atteindre l'émergence, à l'horizon 2035, le Sénégal vise une croissance durable de l'ordre de 7% par an, à compter de 2017.
 
Dans ce contexte, le gouvernement tient particulièrement à renforcer le capital  humain par une éducation de qualité et le  développement  des  compétences  et  qualifications.

Au terme de la table ronde de Paris, organisée à l'intention des bailleurs de fonds, le président Macky Sall a déclaré que les "engagements des partenaires s'élèvent à 3729,4 milliards de Francs CFA et couvrent largement les 1853 milliards de Francs CFA attendus des bailleurs durant les cinq prochaines années."

Mais certains acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche semblent peu convaincus.

Seydi Ababacar Ndiaye, secrétaire général du SAES, se montre sceptique Dans un entretrien à SciDev.Net, il a qualifié le plan de "catalogue d'intentions."

"Par exemple, le plan parle de l’implantation d’un réseau  d’Instituts  Supérieurs d’Enseignement Professionnel et de Dakar Campus Régional de Référence pour faire de la capitale le centre d’enseignement supérieur de référence  de  la  région  sur  les  secteurs clés de l’émergence économique, mais je ne vois pas le lien entre les deux, ni comment cela va être réalisé. Pour Dakar centre Régional, on parle de la création de cinq écoles sans aucune précision sur le modèle, le format ou les spécialisations ou spécialités possibles."

De même, les économistes appellent à moins d’enthousiasme, à plus de rigueur et surtout à mettre le pays au travail. Moustapha Kassé, professeur d’économie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, signale que le décaissement de ces fonds peut souffrir du manque de précision ou de rigueur du PSE.

Selon lui, « l'émergence est devenue une sorte de fétichisme pour les pays africains. Nous n’avons pas encore suffisamment compris que le développement passera par nous-mêmes, pas nos propres efforts… Nous ne travaillons pas assez. »