04/06/15

Le pari énergétique osé de Djibouti

Renewable Energy
Les lampes rechargeables à l'énergie solaire facilitent l'existence des populations locales. Crédit image: Flickr/DIVatUSAID

Lecture rapide

  • Djibouti dispose d’un potentiel géothermique estimé à plus de 1000 mégawatts
  • Des projets éoliens et solaires sont finalisés pour produire plus de 500 MW
  • 65% de l’énergie utilisée dans le pays aujourd’hui est de source hydroélectrique

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La République de Djibouti qui a récemment libéralisé la production du secteur de l’énergie veut être à l’horizon 2020, le premier pays africain à utiliser une énergie 100% verte.

Grâce notamment à l’énergie géothermique dont le pays a rejoint récemment les pays producteurs ; mais aussi grâce à l’interconnexion avec l’Ethiopie qui est effective depuis 2011.

Selon un rapport de l’Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) publié fin mai 2015, Djibouti est sur le point d’atteindre son objectif qui est de devenir le premier pays africain à utiliser une énergie verte à 100%, à l’horizon 2020.

Selon ce document intitulé "Djibouti renewables Readiness assesment", l’objectif d’atteindre 100% d’énergie renouvelable en 2020 pourrait être atteint prochainement par Djibouti avec le développement en cours de son potentiel géothermique, éolien et solaire, ajouté à l’apport de l’énergie hydraulique en provenance de la ligne d’interconnexion électrique avec l’Ethiopie.

Pour ce qui est du domaine de la géothermie, Djibouti dispose d’un potentiel estimé à plus de 1000 mégawatts selon ce rapport.

"Largement dépendant de l’importation des combustibles fossiles, Djibouti reste exposé à la volatilité des prix. Les infrastructures énergétiques du pays doivent être rénovées pour pallier les variations de tension, les pannes d’électricité et d’autres problèmes qui ont des répercussions sur les usagers ainsi que sur l’industrie et le commerce", note cependant cette étude pour décrire la situation actuelle.

“Nous voulons mettre à la disposition des populations locales une énergie abondante, accessible et à moindre coût sur l’ensemble du territoire national ; une énergie verte ne pouvant causer aucun dommage à l’environnement.”

Ali Yacoub Mohamoud, Ministre l’Energie et des ressources naturelles, Djibouti

"Au fur et à mesure que la demande en énergie augmentera pour répondre à ses ambitieux objectifs de développement économique, Djibouti devra s’intéresser à des modes de production d’énergie moins chers, plus fiables et bien planifié", conclut le rapport.

Ali Yacoub Mohamoud, le ministre djiboutien de l’Energie et des ressources naturelles s’est réjoui de la publication de ce rapport qui, à ses yeux, prouve les efforts fournis par le pays pour mettre en place une énergie renouvelable pouvant protéger l’environnement.

Il ajoute que le pays vient de finaliser, avec ses partenaires privés, un projet éolien de 60 MW financé par le Qatar, un projet solaire d’une capacité de production de 500 MW financé par des privés espagnols et nord-américains ainsi qu’un troisième projet de 10 mégawatts qui est un don des Emirats Arabes Unis.

"Nous voulons mettre à la disposition des populations locales une énergie abondante, accessible et à moindre coût sur l’ensemble du territoire national ; une énergie verte ne pouvant causer aucun dommage à l’environnement", a-t-il soutenu.


Il faut noter que Djibouti est devenu en mai 2015 le premier pays de l’Afrique de l’est à évaluer ses énergies renouvelables sous la bannière de l’IRENA, qui est une organisation intergouvernementale spécialement créée pour la promotion des énergies renouvelable au niveau mondial.

A l’occasion d’un atelier organisé à Djibouti, le directeur CSP (Concentrating Solar Power) de l’IRENA, Gurbuz Gonul, a rappelé que son institution a appuyé techniquement quelque 26 pays (dont 9 en Afrique) jusqu’à l’évaluation de l’état de la préparation aux énergies renouvelables.

Il a précisé par ailleurs que "Djibouti fait partie du Couloir africain de l’énergie propre, une initiative visant à créer un marché régional d’échange d’énergie électrique propre entre certains pays de l’Afrique de l’est et ceux de l’Afrique australe."

"Cette initiative se base sur des projets d’intégration définis à l’échelle continentale, notamment par le programme de développement des infrastructures en Afrique, communément appelé PIDA , élaboré par l’Union africaine", explique-t-il.

"Nous félicitons Djibouti d’avoir rejoint l’Alliance mondiale pour la géothermie, une plateforme globale regroupant les pays à fort potentiel en géothermie, des partenaires au développement, des organisations régionales, des bailleurs de fonds et le secteur privé en vue d’accélérer le déploiement de la géothermie", conclut Gurbuz Gonul.

Avec le soutien de la Banque mondiale, le pays a entamé plusieurs projets de construction de forage géothermique notamment dans la région du Lac Assal qui recouvre un énorme gisement de ce type d’énergie.

Rappelons que depuis 2011, 65% de l’énergie consommée à Djibouti est de source hydroélectrique, en provenance de la ligne d’interconnexion avec l’Ethiopie.