02/07/18

Un appareil pour détecter le paludisme sans prise de sang

Matibabu
Les concepteurs de Matibabu démontrant le fonctionnement de l'appareil - Crédit image: Matibabu

Lecture rapide

  • Un appareil de test de paludisme sans prise de sang primé
  • L'appareil utilise un faisceau de lumière pour détecter les changements dans les globules rouges
  • Des entrepreneurs appellent à davantage d'innovations dans le secteur informel africain

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[NAIROBI] Un ingénieur informaticien ougandais de 24 ans a remporté le Prix Africain de l'Innovation en ingénierie, grâce à un appareil qui permet de mener des tests de paludisme sans prélèvement de sang et sans assistance technique.

L'innovation, un  appareil non-invasif dénommé Matibabu, qui signifie traitement en swahili, est un dispositif réutilisable à faible coût qui se fixe sur le doigt d'un patient et dont les activités peuvent être surveillées sur un téléphone portable associé.

Brian Gitta et ses collègues ont reçu £25.000 (près de 19 millions de Francs CFA) lors d'une cérémonie au Kenya le 13 juin, qui a connu la participation de plus de 100 délégués d'institutions académiques, de gouvernements et d'organisations non gouvernementales.

“Nous voulons assurer un diagnostic rapide du paludisme, qui permettrait aux experts en santé d'assurer des interventions rapides.”

Shafic Sekitto, de l'équipe de Matibabu

Lors de l'événement, quatre finalistes du Ghana, du Nigeria, de l'Afrique du Sud et de l'Ouganda ont présenté leurs innovations aux juges et le public était invité à voter.

Brian Gitta a déclaré que son équipe a signé un accord avec le gouvernement ougandais pour des essais cliniques.

Shafic Sekitto, co-innovateur de Matibabu, a ajouté que le prix permettra à l'équipe de mener des essais cliniques nécessaires pour tester la préparation du kit pour le marché.

"Nous voulons nous assurer que nous pouvons le faire tôt", a déclaré Shafic Sekitto.

Selon lui, un faisceau de lumière rouge visible à travers le doigt du patient détecte des changements dans la couleur et la concentration de globules rouges affectés par le paludisme.

Il a ajouté que le dispositif pourrait aider à réduire le fardeau du paludisme sur le continent.
 
L'Afrique subsaharienne compte environ 90% des 429.000 décès dus au paludisme dans le monde en 2015, selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS.)

Le Prix africain de l'innovation en ingénierie, fondé par la Royal Academy of Engineering du Royaume-Uni, vise à aider les ingénieurs d'Afrique subsaharienne à développer des innovations qui apportent des solutions aux défis du continent, tels que les maladies.

Selon Malcom Brinded, un membre de la Royal Academy of Engineering et juge en chef, le prix encourage les jeunes Africains à devenir des ingénieurs d'entreprise. "L'innovation entrepreneuriale est essentielle pour la croissance économique", a-t-il expliqué.

Selon lui, l'année dernière, l'initiative a sélectionné 16 innovateurs de sept pays africains qui ont suivi six mois de formation et de mentorat.

Les trois autres innovations primées ayant reçu chacune une enveloppe de US$13.000 concernent une méthode de recyclage de métaux précieux présents dans les véhicules fonctionnant à l'essence et au diesel, mise au point par un Zimbabwéen vivant en Afrique du Sud, un système de mesure avancé qui aide les utilisateurs nigérians à gérer la consommation d'électricité et une valise scientifique, sorte de mini-laboratoire, créée par un innovateur ghanéen pour la mise au point de matériaux requis dans des expériences scientifiques.

"Nous sommes passionnés par l'utilisation de l'ingénierie pour résoudre les problèmes dans nos communautés", a déclaré Michael Asante, l'innovateur ghanéen à l'origine de la fabrication de la valise scientifique.

Michael Asante a déclaré à SciDev.Net que son innovation était susceptible d'aider les étudiants à apprendre la science de manière pratique et à les encourager à suivre des cours de science jusqu'au niveau de l'enseignement supérieur.

Kamau Gachigi, le directeur exécutif de Gearbox, une entreprise de logiciels basée au Kenya, a pour sa part mis au défi les ingénieurs africains de créer plus d'innovations pour le secteur informel.

Notant que 85% des Kenyans sont employés dans le secteur informel, il a déclaré : "Nous devons rechercher des innovations qui peuvent être utilisées dans le secteur informel."