06/08/14

Madagascar : la riposte à l’épidémie d’Ebola

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Crédit image: SciDev.Net/Rivonala Razafison

Lecture rapide

  • Madagascar a mis à jour son plan national de contingence contre les pandémies et les épidémies majeures
  • Le contrôle aux frontières et leur surveillance seront renforcés pour prévenir toute éventuelle arrivée du virus d’Ebola sur l’île
  • Des instructions ont été largement diffusées à tous les districts sanitaires pour rehausser la vigilance des agents de santé.

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[ANTANANARIVO] Les autorités malgaches et les partenaires internationaux, notamment l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM), ont décidé de préparer la riposte au niveau des frontières, des hôpitaux et de tous les districts sanitaires de l’île, pour prévenir une éventuelle frappe du virus d’Ebola, au cas où cette maladie sévissant en Afrique de l’Ouest atteindrait l'île.

Une réunion d’urgence a eu lieu à Antananarivo le 5 août afin d'étudier de près les précautions à prendre pour mettre les quelque 22 millions d’habitants de l’île à l’abri de la menace.

Le risque de voir l’épidémie se déclarer à Madagascar est pour l’instant jugé minime, du fait de son éloignement géographique par rapport à la région affectée.

Les autorités sanitaires assurent aussi qu’aucun cas suspect n’a été signalé sur l'île. Mais vu l'ampleur que prend l'épidémie, elles ont décidé de jouer la carte de la prévention.

"Un pays comme le nôtre n’est pas à l’abri des risques, même si la zone d’expansion du virus est assez éloignée de nous", a déclaré à SciDev.Net Philémon Tafangy, secrétaire général du ministère malgache de la Santé publique.

Selon lui, le contrôle aux frontières et leur surveillance seront désormais renforcés. La direction générale de l’OMS a élevé au niveau 3 la maladie à virus d’Ebola, qui a causé depuis mars la mort de 887 personnes en Sierra Leone, en Guinée au Libéria et au Nigéria.

"C’est une maladie qui se classe à un niveau très élevé depuis les 40 dernières années. Le niveau 3 signifie qu’il faut mobiliser des ressources humaines, financières, logistiques… absolument tout, pour faire face à l’épidémie", a précisé Yvette-Céline Seignon Kandissounon, représentante résidente de l’OMS à Madagascar.

Ainsi le ministère de la Santé, en collaboration avec ses partenaires, a déjà pris plusieurs dispositions et mesures afin de mieux préparer le pays à affronter la menace.

"Je pense qu’avec l’aide du gouvernement, on va associer aussi tous les autres partenaires qui sont ici pour qu’ils nous aident déjà à mieux organiser la riposte et la prévention", a insisté la fonctionnaire des Nations unies.

Le Premier ministre malgache, Kolo Roger, qui assure aussi les fonctions de ministre de la Santé publique, a annoncé que Madagascar a mis à jour son plan national de contingence contre les pandémies et les épidémies majeures, en avril dernier.

"Ce plan contient les scénarios et les dispositions nécessaires pour faire face notamment aux épidémies de fièvres hémorragiques virales telles que la maladie à virus Ebola", a-t-il déclaré.

D’après lui, des dispositions ont été prises au niveau des frontières, pour une détection et une prise en charge immédiate des cas suspects arrivant de l’extérieur.

En outre, des instructions ont été largement diffusées à tous les districts sanitaires pour rehausser la vigilance des agents de santé vis-à-vis de la maladie, de son alerte précoce et des mesures urgentes à réaliser.

Kolo Roger n’a pas manqué de rappeler les modes de contamination et de transmission de l’épidémie.

Les autorités et les différents responsables en appellent à l’extrême vigilance de tous car aucun vaccin n’est disponible pour le moment pour un usage clinique.

Aucun traitement spécifique n’existe non plus et la prise en charge de la maladie repose uniquement sur des soins intensifs en milieu hospitalier.