23/06/21

Les vaccins à l’ancienne peuvent aider à prévenir la COVID-19

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Les vaccins contre la polio, la tuberculose et la rougeole peuvent servir de protection contre le COVID-19. Crédit image: Torstensimon de Pixabay. Cette image a été rognée.

Lecture rapide

  • Les vaccins contre la polio et la rougeole peuvent protéger contre le COVID-19
  • Ces vaccins utilisent des virus ou des germes vivants mais atténués ou affaiblis
  • Les vaccins vivants atténués peuvent renforcer l'immunité contre d'autres virus

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[NEW YORK] Selon une nouvelle étude, l’inoculation de vaccins à base de germes vivants atténués tels que ceux utilisés contre la tuberculose, la polio ou la rougeole peut stimuler le système immunitaire pour assurer une protection contre d’autres maladies infectieuses, dont la COVID-19.

A en croire cette étude, les personnes qui ont reçu un ou plusieurs de ces vaccins, mais qui n’ont pas accès aux nouveaux vaccins spécifiques contre la COVID-19, généralement parce qu’ils sont chers ou en quantité insuffisante, peuvent bénéficier d’une certaine protection pendant l’actuelle pandémie.

Ces vaccins utilisent une forme affaiblie (ou atténuée) de l’agent pathogène ou du germe qui cause une maladie. Ces vaccins sont similaires à l’infection naturelle qu’ils aident à prévenir et créent une réponse immunitaire forte et durable, souvent tout au long de la vie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

“Il n’y a aucun inconvénient associé à ces vaccins, car ils ne durent que quelques mois. Mais nous pensons qu’il y a de grandes chances de sauver de nombreuses vies. Ils sont peu coûteux, facilement disponibles et non dangereux », affirme ce dernier”

Robert Gallo

De l’avis des auteurs de cette étude publiée dans PNAS, ces vaccins plus anciens à base de germes vivants atténués pourraient également offrir une protection contre d’autres virus émergents. Ces virus atténués ou d’autres agents pathogènes se développeront chez une personne vaccinée et stimuleront une réponse immunitaire, mais ils seront trop faibles pour provoquer la maladie.

Robert Gallo, un des auteurs de l’étude, dit qu’il est important d’aborder ce sujet maintenant pour mener une sensibilisation d’ensemble. « L’aspect pratique est d’amener les gens à réfléchir sur le potentiel de ces vaccins à pouvoir être utilisés au début d’une pandémie afin de combler le vide avant que des vaccins spécifiques ne soient disponibles – et à être envisagés dans les régions du monde où l’obtention des vaccins spécifiques peut être trop coûteuse ou retardée.

« Il n’y a aucun inconvénient associé à ces vaccins, car ils ne durent que quelques mois. Mais nous pensons qu’il y a de grandes chances de sauver de nombreuses vies. Ils sont peu coûteux, facilement disponibles et non dangereux », affirme ce dernier.Selon Robert Gallo dont l’équipe de chercheurs aida à découvrir le virus du VIH, il a été démontré dans la littérature médicale dès 1972 que les vaccins à base de germes vivants atténués peuvent jouer un rôle dans la limitation d’une épidémie ou d’une pandémie.

« Par exemple, lors d’une grande étude russe sur la grippe, les chercheurs ont observé que les personnes ayant reçu le vaccin antipoliomyélitique oral avaient beaucoup moins de grippe », dit-il.

Il pense qu’à l’avenir, de nombreuses personnes confrontées à une nouvelle épidémie ou pandémie pour lesquelles il n’existe ni vaccin ni traitement bénéficieront de la recherche. Cela pourrait également être le cas si les vaccins actuels ne sont pas efficaces avec de nouveaux variants du SRAS-CoV-2, dit-il, soulignant que les vaccins à base de germes vivants atténués n’interfèrent pas avec des vaccins spécifiques contre une maladie, mais sont susceptibles d’améliorer la réponse à ces vaccins.Stanley Plotkin, professeur émérite à l’université de Pennsylvanie, affirme qu’il devrait y avoir un coup de pousse pour les vaccins plus anciens en plus de rendre certains vaccins contre la COVID-19 disponibles dans les pays en développement.

Ce dernier a développé le vaccin contre la rubéole et a travaillé sur des vaccins contre l’anthrax, la polio, la rage et le rotavirus.

Il affirme que comme les vaccins contre la COVID-19 ne seront pas largement disponibles pour les populations des pays en développement pendant de nombreux mois, “un degré de résistance au coronavirus pourrait être induit dans une partie importante de la population en administrant des vaccins contre d’autres maladies.

A l’instar du BCG, le vaccin contre la tuberculose, qui stimuleront le système immunitaire et donneront une protection partielle.

« Les effets protecteurs de certains vaccins non spécifiques ont été démontrés par de nombreuses études, et jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment de vaccins contre la COVID-19 pour immuniser tout le monde, tirer parti de l’immunité non spécifique pourrait sauver des vies », explique ce chercheur.

Robert Gallo dit que la protection par des vaccins non spécifiques est un domaine qui a été sous-estimé. « Il a besoin de financement et de visibilité », ajoute-t-il. « Vous devez savoir que c’est ainsi que les chauves-souris gèrent les coronavirus sans tomber malades – grâce à des mécanismes immunitaires innés qui sont présents tout le temps contrairement à de nombreux autres mammifères. »

La version originale de cet article a été produite par l’édition de SciDev.Net pour l’Asie et le Pacifique