08/11/12

Les scientifiques arabes expatriés exigent des changements dans leurs pays d’origine

Les scientifiques arabes pourraient contribuer au développement de leurs pays, à condition de recevoir l'appui des gouvernements Crédit image: Flickr/ Dean Calma IAEA

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 [DOHA] Les scientifiques arabes expatriés exhortent leurs pays d’origine à élaborer des politiques susceptibles de leur permettre d’améliorer la recherche-développement au bercail, tout en poursuivant leurs carrières à l’étranger.

Du 21 au 23 octobre derniers, près de 500 scientifiques arabes expatriés ont participé  au troisième forum annuel de la Fondation du Qatar à Doha. Ils y ont indiqué que les efforts individuels de réseautage déployés par les émigrés tardent à avoir un impact suffisant.

Cependant, quelques avancées, comme le coup de pouce apporté aux capacités scientifiques du Qatar grâce à la collaboration entre les scientifiques expatriés et le gouvernement, pourraient représenter un modèle à suivre pour les collaborations futures, ont-ils souligné.

Le Réseau de Scientifiques arabes expatriés (Arab Expatriate Scientists, ou AES), une initiative lancée par la Fondation du Qatar en 2005 en est l’illustration. Ce réseau de 5000 membres a pour objectif de réunir l’expertise multidisciplinaire de la diaspora scientifique et technologique arabe.

Le Qatar a ouvert trois centres de recherche cette année, dans les domaines de la biomédecine, de l’énergie et de l’environnement, ainsi que de l’informatique. Pour Nabeel Al Salem, directeur du Réseau AES, ces centres ont bénéficié du réseau— c’est le réseau qui a défini la feuille de route pour leur création, et qui s’implique dans leur gestion et dans l’élaboration de leurs programmes de recherche.

Faisal Al-Suwaidi préside la recherche et le développement à la Fondation du Qatar. Il estime que ‘ces trois centres sont la preuve de la contribution inestimable des chercheurs arabes expatriés au développement de la recherche au Qatar’.

Selon Al-Salem, les expatriés n’ont pas besoin de rentrer au pays pour inverser la fuite des cerveaux dans le monde arabe.

‘Au contraire, ils peuvent transférer leur expertise grâce à des collaborations avec des entités régionales, tout en continuant à travailler à l’étranger, et c’est une stratégie efficace qui a fait ses preuves,’ explique-t-il.

Dans un entretien avec SciDev.Net, Al-Salem affirme que ‘la collaboration entre le Réseau AES et la Fondation du Qatar est un modèle à suivre par d’autres pays arabes’. 

Pourtant, Magid Abu Gharbia, président du comité conjoint Fondation du Qatar – AES, rappelle que les efforts des expatriés et des réseaux ne suffiront pas à faire renaître la science dans les pays arabes.  

‘Les gouvernements de ces pays doivent soutenir nos efforts en offrant une vision et en faisant preuve de volonté de promouvoir la recherche scientifique, par l’allocation de fonds suffisants pour créer un environnement propice à la recherche’, recommande-t-il. ‘Le Qatar a créé un modèle dans ce domaine car elle possède la vision, la volonté et les fonds nécessaires’.

Les conditions préalables pour retenir les talents au bercail et profiter de la dynamique créée par le Printemps arabe sont la stabilité et la ‘volonté politiques, dans les plus hautes sphères décisionnelles, pour soutenir la recherche scientifique des ressortissants arabes,’ a t-il ajouté.  

Al-Suwadi annonce qu’à long terme, les pays arabes espèrent le retour de certains de leurs ‘cerveaux’.

‘Notre objectif à long terme, à travers les initiatives comme le Réseau AES, est d’inciter les chercheurs arabes à revenir dans la région’, précise-t-il.