21/06/12

Les compensations carbone, moteur de l’enrichissement du sol africain’

Agriculture Sols (soil)
Les taux d'absorption des subventions en engrais sont faibles en dépit du fait que de nombreux agriculteurs sont confrontés à des sols de mauvaise qualité. Crédit image: Flickr/Synergos Institute

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Une étude de modélisation a conclu que l'octroi aux agriculteurs en Afrique sub-saharienne d'une récompense pour la séquestration du carbone pourrait constituer une meilleure incitation à l'amélioration de la qualité du sol que la simple politique de subventions officielles en engrais.

Ces dernières années, les subventions en engrais ont été très fortement promues chez les agriculteurs dans des pays tels que le Ghana, le Kenya, le Malawi, la Tanzanie et la Zambie. Mais, en dépit des niveaux généralisés de dégradation des sols, les taux d'absorption d'engrais subventionnés ont été étonnamment faibles.

Pour chercher les moyens d'encourager les agriculteurs à accroître leur utilisation des technologies d'amélioration des sols, les chercheurs ont étudié les pratiques d'amélioration des sols sur neuf sites au Kenya, au Malawi et en Ouganda où sont cultivés le maïs, le riz ou le sorgho.

Les techniques comprenaient l'utilisation de débris végétaux seuls, et diverses combinaisons de débris végétaux, d'engrais azoté et de fumier.

Les chercheurs ont constaté que ces cinq techniques ont permis d'obtenir des rendements plus élevés.

Dans les colonnes de la revue Systèmes agricoles (26 mai), ils ont aussi constaté que chacune de ces méthodes a contribué à améliorer la séquestration du carbone, et pensent que ces résultats pourrait permettre d'espérer  un appui extérieur supplémentaire d'organismes tels que le Mécanisme de développement propre sous la forme de "paiements pour services environnementaux".

En se basant sur le bénéfice potentiel total sur une période de 30 ans, ils ont découvert que les subventions pour la séquestration de carbone seraient tout aussi ou plus rentables que les programmes d'engrais subventionnés.

Paswel Marenya, l'auteur principal de l'étude et boursier de recherches post-doctorales à l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, aux Etats-Unis, a déclaré: "Si l'on peut réussir à vendre sur le marché le carbone agricole à 4 US$  la tonne, alors on pourra transférer d'importantes ressources aux agriculteurs à des niveaux qui sont comparables à ce qui se serait passé si vous leur donniez … des subventions en engrais. "

Zwide Jere, le directeur général de Total LandCare au Malawi, une ONG dont l'objectif est d'améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles, a déclaré que les gouvernements africains devraient considérer les subventions en engrais comme une stratégie à court terme et les a encouragés à explorer et à promouvoir d'autres incitations pour l'agroforesterie et l'agriculture de conservation.

Mais Rita Laker-Ojok, la directrice exécutive d'AT Uganda Ltd, un fournisseur de services de vulgarisation agricole basé à Kampala, a laissé entendre que le suivi des techniques de gestion des sols de millions d'agriculteurs est un défi logistique de grande ampleur.

Elle a déclaré à SciDev.Net que la mise en place d'un programme de crédits de carbone en Ouganda avait échoué en dépit de "nombreuses années" de recherche pour trouver une solution pour recompenser les producteurs laitiers en les incitant à réduire les émissions de méthane de leurs vaches grace à une meilleure alimentation.

"Malgré beaucoup d'efforts et d'investissements, nous n'avons pas pu parvenir à une méthodologie qui bénéficie de l'approbation générale et qui satisfasse les autorités chargées de la délivrance des licences", a déclaré Laker-Ojok, ajoutant qu'il serait encore plus difficile de suivre la courbe des ventes de fumier pour la gestion de la fertilité des sols.

Lien vers le résumé

Références

Les systèmes agricoles doi: 10.1016/j.agsy.2012.04.004 (2012)