11/08/09

Le Nigéria investit dans de nouvelles variétés de soja résistantes aux champignons

La variété de soja résistante à la rouille (à gauche) Crédit image: IITA

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[LAGOS] Une variété de soja résistante à une rouille asiatique dévastatrice sera bientôt disponible en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Cette rouille, maladie fongique apparue en Afrique en 1996, peut détruire jusqu’à 80 pour cent des cultures affectées.

Cette variété résistante, dénommée TGX 1835-10E a été mise au point par des chercheurs de l’Institut international d’Agriculture tropicale (IITA) au Nigéria et de l’Institut national de recherche sur les céréales (NCRI).

Selon eux, cette variété permettra de réduire considérablement le problème de la dans la mesure où elle contient des gènes résistants à tous les types de rouille connus au Nigéria.

« Cette variété [résistante à la rouille] peut être directement cultivée en Afrique tropicale ou utilisée comme une source de gènes de résistance dans les programmes d’amélioration génétique de soja, » déclare Hailu Tefera, chargé de l’amélioration du soja à l’IITA. « Cette variété a été mise sur le marché par l’Université de Makerere en Ouganda et a produit d’ excellents résultats lors de tests réalisés en Afrique australe.

D’après l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO), le Nigéria, l’Afrique du Sud et l’Ouganda sont les plus gros producteurs africains de soja.

En 1999, des agriculteurs du Sud-Ouest du Nigéria avaient constaté que les feuilles de leurs cultures de soja qui n’avaient pas encore atteint la maturité viraient marrons avant de tomber, ne laissant que des tiges flétries. Des tests avaient confirmé que la rouille fongique Phakopsora pachyrhizi en était la cause.

Il s’agit d’une importante découverte dans la mesure où les agriculteurs peuvent planter cette nouvelle variété sans recourir à des produits chimiques. En 2003, deux ans seulement après l’arrivée de la rouille asiatique, le Brésil avait subi des pertes de récolte de soja d’une valeur de US$ 2 milliards, après avoir dépensé US$ 400 millions en fongicides.

« Ce nouveau cultivar ne résout pas le problème général de [toutes les] maladies du soja, mais c’est un soulagement pour les agriculteurs qui doivent faire face aux maladies fongiques et qui n’ont pas d’autre solution » déclare au reporter du Réseau Sciences et Développement, Olumide Shokalu, le pathologiste du NCRI qui a dirigé les essais.

Il annonce que ces semences seront à la disposition des agriculteurs dès le début de la campagne 2010. Le Conseil national des semences agricoles et le NCRI constituent actuellement des stocks destinés à la distribution, à un prix modique, à travers des points de vente agréés.

« Mais Nasiru Ibrahim du département d’agronomie à l’Université Usmanu Danfodiyo au Nigéria appelle à la prudence: « Les méthodes de lutte phytosanitaire ne sont efficaces que pour une période déterminée et nécessitent d’être réévaluées périodiquement. Les parasites et les maladies développent de nouvelles souches pour briser toute résistance », souligne-t-il.