23/02/15

Lancement à Paris de la semaine de l’apprentissage mobile

Mobile learning
Crédit image: Flickr/Whiteafrican

Lecture rapide

  • Selon l'Unesco, deux tiers des adultes illettrés dans le monde sont des femmes
  • L'édition 2015 met donc un accent particulier sur les questions de genre et l'autonomie des femmes
  • De nombreuses organisations, notamment d'Afrique sub-saharienne, seront représentées.

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Explorer les liens entre la technologie, l’éducation et les questions des genres, tel est le pari lancé par l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) à travers "la semaine de l’apprentissage mobile 2015."
 
Organisé en partenariat avec ONU Femmes, le "Mobile Learning Week" (MLW) a pour thème cette année "la technologie, source d’autonomie des filles et des femmes".
 
La manifestation devrait accueillir plus de 1000 participants, venus de soixante-dix pays.
 
Alors que les inégalités d’accès à l’éducation entre les hommes et les femmes restent évidentes, surtout dans les pays en voie de développement, l'Unesco pose ainsi ouvertement la question du potentiel des nouvelles technologies dans la lutte contre les inégalités de genre.
 
Il sera question, lors des ateliers, conférences et autres manifestations d'environnement, d'examiner comment les technologies devenues abordables peuvent élargir l’accès à l’éducation et améliorer la qualité des possibilités d’apprentissage et de comprendre comment la technologie; qu’il s’agisse de téléphones portables de base ou de puissantes tablettes tactiles, permet de nouvelles possibilités éducatives et professionnelles, pour les filles et les femmes. 
 

Illettrisme au féminin

 
Dans une interview à SciDev.Net, David Atchoarena, directeur de la planification et du développement des systèmes éducatifs à l’Unesco, a déclaré que "la semaine de l’apprentissage mobile est un événement qui permet de faire le point sur l’évolution des pratiques et utilisations des TIC dans l'éducation, à travers le monde, de voir également comment favoriser à la fois les échanges d’expériences et de bonnes pratiques entre les pays et d'orienter les actions de l’Unesco dans le domaine."
 
La technologie mobile peut, selon l’Unesco, servir de levier pour promouvoir l’égalité des genres.
 
Selon l'organisation, à l'échelle mondiale, deux adultes analphabètes sur trois sont des femmes.

Par ailleurs, les inégalités de genre dans l'éducation sont souvent exacerbées par des facteurs socio-économiques et géographiques.

Comparativement aux hommes, les femmes sont beaucoup moins susceptibles d'avoir accès à une éducation de qualité, lorsqu'elles sont pauvres et vivent dans les zones rurales.
 
Par exemple, en Afrique subsaharienne, 87 pour cent des enfants de sexe masculin issus de familles riches et vivant en milieu urbain parachèvent leur cursus au niveau de l'école primaire, mais seulement 23 pour cent des enfants de sexe féminin issus de familles pauvres vivant en milieu rural atteignent ce niveau.
 
Le MLW 2015 fournira un cadre pour se renseigner sur et discuter des technologies, initiatives et contenus qui contribuent à atténuer les disparités de genre dans l'éducation.
 
Pour David Atchoarena, "la question des inégalités selon les genres demeure une problématique centrale.

C’est l’une des priorités de l’Unesco et elle continuera de l’être dans le cadre de l’agenda pour le développement au-delà de 2015.

Et dans cette perspective, il nous semblait pertinent d’examiner dans quelle mesure les technologies mobiles peuvent contribuer à faire face à ces inégalités et à permettre aux jeunes filles et aux femmes à la fois un accès égal à ces technologies, mais également à faire face à d’autres inégalités d’accès au savoir et à l’éducation."
 
Les ateliers de Paris, dans le cadre de la semaine de l'apprentissage mobile, sont regroupés en quatre thématiques principales: l'accès équitable, les contenus et pédagogie sensibles au genre, l'alphabétisation et l'amélioration des compétences.
 
L’organisation entend ainsi partager des connaissances essentielles au développement socio-économique des filles et des femmes. 
 
Plusieurs organisations ont été invitées à prendre part aux débats et discussions sur les programmes, les initiatives et les contenus technologiques qui permettent de réduire les inégalités dans le domaine de l’éducation.
 
C’est le cas notamment de la start-up tunisienne Estiféda, spécialisée dans l’éducation numérique, et de son partenaire, l’association suédoise Vilostrada, qui promeut le développement économique durable via des projets sociaux et éducatifs au Maroc.
 
Ces derniers ont récemment présenté leur projet “Common Ground”, qui favorise la scolarisation des filles par la création de contes autour d’objets artisanaux.
 
Les entrepreneurs présenteront aux participants leurs solutions d’éducation numérique et particulièrement la plateforme KISSA, solution de création et de partage de contes et d’histoires pour enfants.