13/02/08

La lutte contre la rougeole ‘erratique’ passe par la vaccination et la surveillance

Vaccination des enfants contre la rougeole en zone rurale au Niger Crédit image: Medecins Sans Frontieres

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Un suivi et une surveillance améliorés sont essentiels dans la lutte contre les épidémies imprévisibles de rougeole qui éclatent au Niger, d’après les conclusions d’une étude.

Selon un article paru hier (7 février) dans Nature, une équipe internationale de chercheurs enquête sur les motifs à l’origine des épidémies de rougeole qui éclatent de façon sporadique au Niger, en particulier dans la capitale Niamey.

A contrario, les villes des pays industrialisés aux taux de natalité comparativement élevés connaissent des épidémies à des fréquences plus prévisibles.

Cette étude a conclu qu’à Niamey, les épidémies disparaissent progressivement au début de la saison des pluies, autour du mois de février/mars, tandis que la date de leur apparrition est totalement imprévisible.

Il peut s’écouler des périodes de durées variables sans que de nouvelles épidémies n’éclatent, pendant lesquelles des enfants naissent. Ces naissances alimentent de plus grandes épidémies lors de la réapparition du virus, les nourrissons ne disposant pas de système immunitaire efficace.

Cette étude laisse penser que des épidémies peuvent toujours éclater malgré l’extension de la couverture vaccinale, selon Matthew Ferrari du Centre des Dynamiques des Maladies infectieuses de l’Université d’Etat de Pennsylvanie, aux Etats-Unis.

«Ce phénomène renforce la nécessité d’un suivi et d’une vaccination réactifs, ainsi que l’élaboration de stratégies de traitement comme politiques complémentaires», déclare-t-il, ajoutant que le message essentiel : ‘vacciner tôt, vacciner souvent’ n’a pas varié.

Les chercheurs soulignent également l’importance d’un programme de vaccination de prévention qui permet de renforcer l’immunisation de l’ensemble de la communauté – connu sous le terme « immunité de groupe » – et précise que ce programme doit être complété par des programmes de vaccination supplémentaires ainsi que par la mise en place de stratégies plus réactives face aux épidémies soudaines.

Les chercheurs recommandent un programme de surveillance permanente de détection des épidémies en gestation et son renforcement à la fin de la saison des pluies, soit entre les mois de septembre et novembre– traditionnellement une période de contamination élevée.

D’après Ferrari, cette étude souligne la nécessité d’élaborer des politiques fondées sur des données locales, plutôt que celles basées uniquement sur des données ayant des antécédents historiques – généralement européennes et nord américaines.

Selon Jeffrey Mphahlele, Chef du département de virologie de l’Université de Limpopo, en Afrique du Sud, il faut absolument se fier aux données locales pour garantir le succès des programmes de vaccination contre la rougeole.

« Les protocoles de vaccination contre la rougeole – destinés aux bébés âgés de 9 à 18 mois – sont identiques partout dans le monde –. Toutefois, il faudrait déroger à cette règle   si une épidémie apparaissait.»

Lien vers l’article complet dans Nature

Références

Nature 451, 679 (2008)