19/03/14

La Banque mondiale va lancer un projet de cartographie des minéraux en Afrique

Africa Mining
Crédit image: Flickr/AK Rockefeller

Lecture rapide

  • L'énorme potentiel du continent africain en minéraux est largement inexploré en raison d'une absence de données
  • La Banque mondiale a pris la tête d'un projet de 1 milliard US $ pour cartographier les minéraux sur le continent
  • Un expert appelle les gouvernements à investir dans de nouvelles technologies pour aider l'exploitation minière

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[NAIROBI] La Banque mondiale lance un fonds de 1 milliard de dollars pour cartographier les minéraux sur le continent africain, dans le but de promouvoir leur exploration.

Bien que l'Afrique soit riche en ressources minérales, elle reste l'un des blocs continentaux les moins explorés, ce qui crée un énorme déficit de compétences et justifie le besoin de commander une exploration massive de son potentiel minier, déclare Paulo de Sa, directeur de l'unité gaz, pétrole et mines au département Energie durable de la banque mondiale. 
 

Selon le responsable de la banque mondiale, qui a rendu publique cette initiative de cinq ans – dénommée "la carte à un milliard de dollars" – lors de la 20e édition de Mining Indaba, la conférence internationale sur l'investissement minier en Afrique, tenue du 3 au 6 février en Afrique du Sud, la banque s'engage à financer le projet à hauteur de 200 millions de dollars US et espère que les gouvernements africains, les bailleurs de fonds et les sociétés minières assureront le financement additionnel de 800 millions de dollars.
 

“Le manque de données géologiques constitue un obstacle pour les entreprises dans le choix d'un pays spécifique comme destination pour une activité minière.”

Paulo de Sa, Banque mondiale


"Le manque de données géologiques constitue un obstacle pour les entreprises dans le choix d'un pays spécifique comme destination pour une activité minière", estime Paulo De Sa, présentant le défaut d'application de technologies comme facteur contribuant à l'absence de telles données.
 
Il ajoute que les satellites, ainsi que des "technologies aéroportées", y compris les systèmes d'information géographiques (SIG), seront largement déployés dans cette première mission complète d'exploration du continent, axée sur la technologie.
 
Une part importante du financement sera utilisée pour l'acquisition et l'application de ces technologies.
 
"Nous nous attendons à ce qu'une part importante des investissements soit consacrée aux systèmes d'information et à du matériel de gestion de données, tels que des serveurs et des plateformes des technologies de l'information, de stockage dématérialisé en ligne, et différents types de données de télédétection", a déclaré Paolo De Sa à SciDev.Net.

L'expert de la banque mondiale explique en outre que le processus de cartographie comprendra l'intégration d'un certain nombre d'ensembles de données qui aideront à identifier les gisements minéraux potentiels.
 

Erick Khamala, le directeur général de LocateIT, une société basée au Kenya et spécialisée dans les technologies de télédétection, s'est félicité de l'initiative.
 
"La technologie dans le domaine de la cartographie minérale progresse très vite et est de plus en plus précise et rentable", explique-t-il.
 
Mais Erick Khamala critique les gouvernements africains pour leur incapacité à financer la technologie, en dépit des nombreux avantages qu'elle offre, notamment son potentiel pour aider à localiser les réseaux de transport, les peuplements, le drainage et la couverture du sol.
 
L'entrepreneur kenyan cite des technologies susceptibles d'être utilisées dans une telle entreprise, y compris la photographie aérienne et la vidéographie, la télédétection par satellite, les engins aériens sans pilotes ou des drones, le crowd-sourcing à l'aide de la téléphonie mobile et les SIG pour la collecte des données.
 
Paolo De Sa confirme, ajoutant qu'en plus plus d'aider à localiser les minéraux, les technologies pourraient aussi aider dans la gestion de l'eau, la planification de l'utilisation des terres, des infrastructures et de la biodiversité.
 
Cet article a été réalisé par le bureau Afrique sub-saharienne de SciDev.Net.