16/08/11

L’Egypte complète son travail d’évaluation des doctorats des 20 dernières années

Les chercheurs souhaitent maintenant évaluer les avantages qui ont découlé des doctorats égyptiens Crédit image: Flickr/ShadoWalker Photography

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[LE CAIRE] LʹÉgypte a constitué une base de données contenant presque 50 000 thèses de doctorat ayant été publiées par des Égyptiens au cours des 20 dernières années, afin de comprendre combien de travaux scientifiques nationaux restent inutilisés sur les étagères des bibliothèques.

Cette base de données sera bientôt disponible sur le site Internet de la Science Age Society (SAS), qui lʹa inaugurée au début du mois (4 août). Elle dresse une liste de tous les travaux ayant été réalisés entre 1990 et 2009 par des Égyptiens, au sein du pays ou à lʹétranger, dans le cadre de leur doctorat.

Cette base de données constitue la première étape dʹun projet dont le but est de cartographier la recherche égyptienne quʹon considère comme essentielle pour relancer le secteur de la science dans le pays.

Kadria Said, Directrice générale du projet, a déclaré à SciDev.Net : "Le but que nous souhaitons atteindre avec le Projet de carte du secteur scientifique est de contribuer à renforcer une base scientifique en Égypte en sʹappuyant sur des données statistiques".

Cet effort collectif a commencé en août 2010 entre la SAS et la Central Agency for Public Mobilisation and Statistics.

"Nous ne parvenions pas à trouver dʹarchives de bases de données électroniques concernant les chercheurs universitaires égyptiens, donc lʹidée est née de créer une base de données qui serait une référence pour tout chercheur souhaitant connaître les efforts ayant été réalisés dans le passé dans sa spécialité, et ne pas refaire les mêmes", a déclaré Hassan Abol-Enein, Président de la SAS et Directeur du Centre dʹurologie et de néphrologie de Mansoura.

49 853 thèses de doctorat ayant été rédigées par des Égyptiens ont été trouvées, dont 2 898 ayant été préparées à lʹétranger.

H. Abol-Enein a déclaré à SciDev.Net que "toutes ces recherches ont coûté des millions de dollars à notre pays, pourtant lʹÉgypte nʹen a tiré aucun bénéfice réel".

Lʹétape suivante, qui dépend des financements qui seront accordés par le gouvernement, consistera à évaluer tous les avantages ayant découlé de ces thèses par rapport à ce quʹelles ont coûté.

Au cours de la troisième étape, le groupe espère dresser une carte de tous les centres de recherche scientifique que compte lʹÉgypte, en les classifiant et en apportant des informations sur leurs installations.

Selon Ali Hebeish, président du Syndicat égyptien des professions scientifiques, ce projet est "un bon départ pour développer la recherche scientifique en Égypte, si nous souhaitons regagner le prestige universitaire égyptien".

Selon lui, quasiment les trois-quarts des chercheurs égyptiens réalisent leurs travaux dans un cadre universitaire pour obtenir, par exemple, un doctorat, contre 15 pour cent des chercheurs aux États-Unis.

Selon Mohamed Abdel-Mottaleb, Directeur du département de nanotechnologies de lʹUniversité du Nil, "il nʹy a ni réseau ni coordination entre les chercheurs égyptiens. Une telle base de données, qui coordonnerait et faciliterait la communication entre les équipes de recherches, est donc particulièrement utile".

Cette base de données ne doit cependant être quʹun point de départ : "Nous nʹavons pas besoin de statistiques abstraites mais de former des réseaux et dʹémettre des recommandations avant la fin de ce projet", a-t-il déclaré.