08/06/09

L’appel du monde en développement aux sociétés savantes du Royaume-Uni

Société mathématique de Londres : encadrement de chercheurs africains Crédit image: Mentoring African researchers : Fridonia

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[LONDRES] Une ferveur nouvelle au sein des sociétés savantes du Royaume-Uni, témoignant de la volonté d’établir un contact avec des scientifiques du monde en développement, s’est matérialisée  avec l’organisation d’une réunion la semaine passée afin de déterminer la meilleure façon de mettre en place de telles collaborations.

Les sociétés scientifiques, chacune constituant un réseau de chercheurs dans un domaine spécifique, ont entrepris de petits projets isolés partout dans le monde en développement.

On peut citer par exemple  la subvention de l’adhésion des scientifiques des pays en développement, la création et l’agrément de programmes d’enseignement, les dons d’équipements, l’organisation de l’encadrement des étudiants et de conférences, la création de sociétés sœurs, ou l’accès libre à des revues.

Pour Liz Bell, chargée de la politique et des relations étrangères à la Physiological Society du Royaume-Uni, "les sociétés savantes sont capables de fournir un appui considérable – pour mettre les scientifiques en réseau de manière efficace et agir sur le terrain. Nous le faisons d’ailleurs depuis des centaines d’années."

Lors de la réunion organisée à la Royal Astronomical Society (Société royale d’astronomie) du Royaume-Uni la semaine dernière (2 juin), Bell a expliqué  que les sociétés savantes peuvent aider le développement surtout avec la constitution de réseaux dynamiques de chercheurs qui font avancer la science dans de petits projets, par opposition à la ‘grande science’ traditionnelle contrôlée par les gouvernements.

"[La constitution de réseaux], les sociétés savantes le font si bien. Le moment est venu pour les sociétés savantes d’étudier comment notre club unique de scientifiques … peut être stimulé, organisé et redéployé dans le but d’apporter un réel soutien aux réseaux de scientifiques dans les pays en développement", a-t-elle ajouté.

Certains projets ont ainsi été présentés lors de la réunion, dont le Programme de Soutien à la Recherche africaine en Mathématiques (Mentoring African Research in Mathematics Programme), organisé par la London Mathematical Society, dans le cadre duquel des mathématiciens du Royaume-Uni font équipe avec des facultés de mathématiques en Afrique.

Pour Stephen Hugget, chargé des programmes auprès de la société, le projet est en train de "changer la vie des gens. De jeunes mathématiciens [africains] se sentent en confiance et capables de participer à des activités au niveau international".

Au Ghana, le département de mathématiques de l’Université de Science et Technologie Kwame Nkrumah (KNUST), à Kumasi, s’est associé avec Frank Neumann, enseignant de mathématiques pures à l’Université de Leicester, au Royaume-Uni.

Au cours des deux dernières années, Neumann a enseigné à l’université, encadré des étudiants de troisième cycle, accueilli des étudiants à Leicester, offert des manuels, orienté des chercheurs vers des publications gratuites et contribué à l’établissement de liens entre le département et l’Union mathématique internationale.

Issac Dontwi de la KNUST a déclaré au Réseau Sciences et Développment (SciDev.Net) qu’il conseille aux institutions africaines de s’engager dans de tels partenariats.

L’aspect le plus utile du programme, d’après Dontwi, est le partage des informations et des ressources. Le partenariat pourrait être influencé par le choix de Kumasi d’abriter l’Institut national des Sciences mathématiques nouvellement créé, dont Dontwi est le directeur par intérim.

David Elliott, secrétaire exécutif de la Société royale d’astronomie, a déclaré que la force des sociétés savantes réside dans le nombre et l’enthousiasme de leurs membres.

"Tous les projets mettent l’accent sur une approche consultative, de la base vers le sommet. Ils insistent sur l’importance de l’engagement des individus, et de leur enthousiasme…ce qui est petit est beau … essayons de garder les choses telles qu’elles sont et au niveau de l’individu scientifique", a-t-il déclaré.

Pour certaines sociétés, les partenariats pourraient être une bouée de sauvetage. Juliet Brodie, présidente de la British Phycological Society, l’explique : "Nous sommes une toute petite société, en perte de vitesse et sommes en train de disparaître de ce pays – nous sommes en train de perdre nos capacités. Il y a beaucoup de ressources que nous pourrions utiliser, et le renforcement des capacités peut aller dans les deux sens".