29/11/12

Incertitude sur les subventions européennes à la recherche en Afrique

L'Afrique doit décider d'assumer ou non le financement d'un programme de subventions pour la recherche Crédit image: Flickr/US Army Africa

Envoyer à un ami

Les coordonnées que vous indiquez sur cette page ne seront pas utilisées pour vous envoyer des emails non- sollicités et ne seront pas vendues à un tiers. Voir politique de confidentialité.

Les gouvernements africains sont confrontés à la fin du financement d'un programme spécial de subventions de l'Union européenne (UE) pour la recherche, et à la possibilité de devoir combler le déficit eux-mêmes.

L'UE a financé le programme de subventions pour la recherche de l'Union africaine (UA), administré par l'UA, pour le cycle de financement 2007-2013 de l'UE. Le renouvellement du financement au titre du prochain cycle budgétaire de la Commission européenne (CE), de 2014 à 2020, est possible — mais à ce jour demeure incertain.

Le programme de subventions fait partie de l'objectif de l'UE de renforcer les capacités de l'Afrique pour financer la recherche scientifique et technologique, et a été créé en 2010 en vertu d'un accord entre la CE et le groupe des Etats africains, des Caraïbes et du Pacifique.

La CE, l'organe exécutif de l'UE, a proposé que l'UE dépense € 1 milliard (environ US$ 1,3 milliard) de 2014 à 2020 pour soutenir la Stratégie commune Afrique-UE, un partenariat à long terme entre l'Europe et la Commission de l'UA pour financer une série d'objectifs de développement, parmi lesquels figure le Programme de l'UA de subventions pour la recherche.

Le Conseil des ministres de l'UE devrait se prononcer sur la proposition globale pour le financement du développement pour la période 2014-2020 d'ici la fin de l'année 2012.

La Direction générale du développement de la CE a exprimé son soutien à une coopération continue entre l'UE et l'UA sur la science, mais le programme sera en concurrence avec d'autres priorités pour l'obtention d'un financement de l'UE.

Le rôle joué par l'UE en ce qui concerne le financement et l'appui administratif dépendra aussi des propres priorités de l'Afrique. Ainsi, l'UA pourrait décider d'assumer elle-même la responsabilité du financement et de l'administration du programme de subventions.

C'est une option que le Conseil ministériel africain sur la science et la technologie examinerait, selon un responsable de l'UE.

La CE a promis près de US$ 19 millions pour le cycle de financement actuel (de 2007 à 2013) pour financer des subventions pour la recherche dans les domaines prioritaires identifiés par la Commission de l'UA. Cet accord était fondé sur une entente selon laquelle, au cours de cette période de cinq ans, les gouvernements africains décideraient s'ils voulaient poursuivre le programme et assumer la responsabilité de son financement.

La CUA a publié des appels à propositions en 2011 et 2012, et a octroyé autour de US$ 8,4 millions en 2011 à neuf projets axés sur l'agriculture durable, la sécurité alimentaire, l'énergie solaire et les énergies renouvelables. Les candidatures des bénéficiaires de 2012 sont encore à l'étude.

"La Commission européenne travaille avec les partenaires africains pour démontrer la valeur du programme pour l'Afrique", affirme Catherine Ray, porte-parole d'Andris Piebalgs, Commissaire européen au développement. "Nous sommes déterminés à soutenir les chercheurs et les scientifiques africains. Cependant, l'UE est actuellement en négociations concernant son futur budget septennal, c'est pourquoi les détails restent à préciser".

La CUA, basée à Addis-Abeba, n'était pas disponible pour faire un commentaire.

Subramanian Sevgan, chercheur principal au Centre international de physiologie et d'écologie des insectes, au Kenya, a été l'un des premiers scientifiques à recevoir une subvention pour la recherche du programme en 2011.

La subvention de près de US$ 1 million a permis à Sevgan d'étendre ses recherches sur les biopesticides fongiques en vue de réduire les dégâts causés par le thrips, une mouche noire qui dévore les légumes et les légumineuses à grains.

Pour Sevgan, l'UA "acquiert de l'expérience en gérant de tels projets. Si cela peut être poursuivi pendant une courte période par l'UE puis être repris par les gouvernements [africains], ce serait une bonne chose".


Lien vers l'Accord stratégique de partenariat Afrique-UE [247kB]